ultralibéralisme
La “compétivité” comme impératif catégorique
Sur le blog "Les dessous de Bruxelles" :
Dans le cadre de cette croisade pour la compétitivité, la commission préconise d’accroître la concurrence dans le marché intérieur. Au programme, la déréglementation des marchés, et notamment du marché des services, une politique de libre-échange exacerbée, et la libéralisation et privatisation des services publics, notamment l’énergie et le transport…
Les capitaux auront tendance à déserter les régions et les pays où les salaires seront relativement élevés, où certaines lois sociales seront susceptibles de gêner une exploitation trop éhontée...
La compétitivité, ce n’est pas l’emploi : c’est le chômage, la précarité, et l’explosion des inégalités. Tout ce que l’on nous a imposé depuis plus de vingt ans… La compétivité ou la loi des multinationales, Frédéric Lemaire.
Les paradis fiscaux : centre de gravité de l’économie mondiale
Les Paradis fiscaux : Enquête sur les ravages de la finance néolibérale. Nicholas Shaxson. Editeur : André Versaille (avril 2012).
Voici un livre essentiel – et accessible à tous – pour quiconque veut comprendre les raisons cachées de la crise mondiale. En ouvrant des pages jusqu’ici méconnues de la mondialisation, l’ouvrage dévoile en effet les mécanismes, les abus et la corruption qui se trouvent au coeur du système des paradis fiscaux et la façon dont ceux-ci compromettent gravement nos démocraties. Nicholas Shaxson nous invite à faire une véritable révolution copernicienne : Les paradis fiscaux ne sont pas à la périphérie de l’économie mondiale : ils en sont le centre de gravité. Les principaux paradis fiscaux ne sont pas des îles exotiques des Caraibes, mais la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. Parmi les principaux bénéficiaires de l’évasion fiscale, on trouve non pas des trafiquants de drogue, des terroristes, des célébrités ou la mafia, mais les multinationales et les banques. L’endettement des pays pauvres, la liquidation de l’État-providence dans les pays riches et la crise financière mondiale sont intimement liés au système off-shore.
Extrait :
… une enquête du Tax Justice Network (le réseau pour la justice fiscale) – à partir d’une définition plus large du paradis fiscal – nous a appris que 99 des 100 plus grandes entreprises européennes avaient recours à des filiales off-shore. Dans chaque pays, les banques sont les sociétés qui, de loin, recourent le plus aux paradis fiscaux.
… car le paradis fiscal n’offre pas seulement une échappatoire à l’impôt : il garantit le secret, permet de se soustraire à la réglementation financière et offre la possibilité d’ignorer les lois et les règles qui, partout ailleurs, régissent la vie en société. …
La raison d’être des paradis fiscaux, c’est de fournir à quelques privilégiés le moyen d’échapper aux obligations qui incombent à tout un chacun du fait de vivre en société – des obligations telles que payer ses impôts, se soumettre aux lois économiques, pénales, successorales, etc. C’est cela même qui constitue la base de leur activité : c’est ce qu’ils font.
J’ai choisi une définition large du paradis fiscal pour deux raisons : d’une part, pour remettre en cause l’idée communément admise qu’il est acceptable pour un pays de s’enrichir en sapant les lois des autres pays ; d’une part, pour disposer d’une loupe à travers laquelle examiner l’histoire récente du monde. Cette définition me permettra de démontrer que les paradis fiscaux ne sont pas des excroissances pittoresques de l’économie mondialisée, mais qu’au contraire ils sont logés en son coeur.
Compte rendu du livre sur Revue-projet.com
La banque qui domine le monde
Arte a diffusé mardi dernier 4 septembre un reportage (très bien ficelé : scènes de villes la nuit, montage soigné, …) de Jérôme Fritel et Marc Roche sur la banque américaine GolmanSachs, sur les "saigneurs" de la finance mondiale, surnommés à Wall Street les moines banquiers, leur devise :
Il n’est pas suffisant de réussir, il faut enfoncer les autres (Tout un programme … !).
Extrait du dossier de presse :
Plus qu’une banque, Goldman Sachs est un empire invisible riche de 700 milliards d’euros d’actifs, soit deux fois le budget de la France. On l’appelle "la Firme", comme dans les romans d’espionnage des années 1980. Après s’être enrichie pendant la crise des subprimes en pariant sur la faillite des ménages américains, elle a été l’un des instigateurs de la crise de l’euro en maquillant les comptes de la Grèce puis en misant contre la monnaie unique. Un empire de l’argent sur lequel le soleil ne se couche jamais, qui a transformé la planète en un vaste casino. Grâce à son réseau d’influence unique au monde, et son armée de 30 000 moines-banquiers, Goldman Sachs a su profiter de la crise pour accroître sa puissance financière, augmenter son emprise sur les gouvernements et bénéficier de l’impunité des justices américaine et européennes. Source.
Le reportage en ligne sur le site d’Arte
Pour une Banque centrale européenne au service des peuples et en finir avec la loi de la finance
L’ élite mondiale à l’abri de la “crise ” … !
Sur le blog Le Monolecte :
… La récession qui ravage actuellement les classes populaires et menace les classes moyennes des grands pays industrialisés du monde n’est pas la démonstration de l’échec des politiques de rigueur mises en place depuis 2008, mais bien la preuve éclatante que le transfert global des richesses vers une petite part de l’humanité est en train d’entrer dans sa phase efficace… Billet intégral : blog.monolecte.fr
Les paradis fiscaux
Les paradis fiscaux, Christian Chavagneux, Ronen P. Palan, La Découverte, 3ième édition, avril 2012.
Le rôle des paradis fiscaux dans la mondialisation est bien plus important que ne le laissent penser les échos d’évasion fiscale ou de blanchiment d’argent. Qui connaît, par exemple, leur rôle dans chaque grand épisode de la crise des subprimes ? Ce livre précise ce que sont les paradis fiscaux et quelle est l’ampleur du phénomène dans la mondialisation contemporaine. Il retrace les étapes politiques qui ont soutenu leur émergence, à la fin du XIXe siècle, jusqu’au boom des années 1990. Il présente les utilisateurs des paradis fiscaux et les instruments qu’ils utilisent. II analyse les politiques publiques menées depuis les années 1920 pour lutter contre ces Etats parasites. II montre en particulier comment le sujet a fini par devenir, depuis 2009, l’une des priorités du G20 et il revient en détail sur les avancées et les insuffisances des décisions prises au niveau mondial et dans plusieurs pays, dont la France. II décrypte également les stratégies adoptées par les paradis fiscaux pour préserver leur offre d’opacité dans l’économie mondiale.
Christian Chavagneux est journaliste, rédacteur en chef adjoint du mensuel Alternatives économiques et rédacteur en chef de la revue L’Economie poli-tique. II décrypte sur son blog l’actualité des paradis fiscaux et de la régulation financière mondiale. Ronen Palan est professeur d’économie politique internationale à l’université de Birmingham. II est cofondateur de la Review of International Political Economy.
BNP, la banque qui excelle dans l’art de l’évasion fiscale
Liberté d’expression et paradis fiscaux du côté de Puteaux dans les Hauts de Seine
Sur lemonde.fr :
Apple, dont une longue enquête du New York Times dévoile la stratégie fiscale, est loin d’être la seule entreprise du secteur des nouvelles technologies à avoir recours à des pratiques – parfaitement légales – de "délocalisation fiscale" leur permettant d’économiser des milliards d’euros d’impôt chaque année. Principal point commun de ces entreprises qui ouvrent des filiales au Luxembourg, en Irlande, dans le Nevada ou dans les îles britanniques : elles vendent des biens et des services dématérialisés – fichiers musicaux, publicités ou logiciels – qui leur permettent de choisir les pays les plus avantageux fiscalement comme "tête de pont" vis-à-vis du fisc…Article intégral : "L’optimisation fiscale", pratique courante des géants du numérique.
… l’austérité tue l’Europe à petit feu…
Montebourg sur Lemonde.fr , 28-04-2012 :
M. Sarkozy est un ultralibéral qui est, depuis dix ans, au pouvoir. Sa crédibilité pour lutter contre le dumping social fiscal ou environnemental est égale à zéro. Contre les délocalisations, il n’a pas levé le petit doigt. Pire : il a laissé vendre l’acier et l’aluminium français à des intérêts financiers extra-européens. Désormais, les centres de décision de ces industries stratégiques nationales de Gandrange, Florange (Moselle), de Dunkerque (Nord) ou de Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie) sont à 10 000 kilomètres, entre les mains de financiers étrangers. Ce sont 900 usines qui ont fermé en trois ans, et nous avons perdu 400 000 emplois industriels. Aucune mesure nationale ou européenne n’a été prise pour enrayer la vague de départs d ‘entreprises dans les pays low cost, qui frappe et démoralise le pays. Article intégral.