photographie
Les interventions du colloque de PAJ au Luxembourg
Les interventions du colloque de PAJ au Luxembourg (14 novembre 2012) sont en ligne sur le site des organisateurs :
Joffrin (Nouvel Obs) fait une similitude entre la production d’images et la production de choux fleurs. Sans doute"l’effet microstock-Flickr-DR& Co" : vente de photos comme on vend des patates ou des choux fleurs et flot continu, tendance tsunami, de visuels gratuits de la sphère "amateuriste-instagram", celle du degré zéro de la "conscience sociale". Producteur de patates ou de choux fleurs, c’est mieux, l’agriculture c’est subventionné …. Je comptais lui offrir une cravate fleurie (pour le remercier d’avoir eu une photo sur son hebdo, payée 1 an à publication, voir plus bas, en fait je vais lui offrir un chou fleur comme cadeau de nouvel an ! çà me parait relever de la moindre des politesses !
PAJ au Luxembourg
Colloque, organisé par PAJ (Photographes – Auteurs – Journalistes) au Palais du Luxembourg (C’est bien chauffé et c’est confortable), le 14 novembre 2012 (Inscription obligatoire), salle Monnerville, 26 rue de Vaugirard, 75006 de 14 heures à 18 heures, sur le thème :
Révolution numérique : Droit et solutions pour la photographie
Problématique :
Depuis quelques années se développent sur Internet de nouvelles plateformes de diffusion de photographies « libres de droits » destinées à la presse, à l’édition, à l’illustration éditoriale et publicitaire. La plus importante, née en 2005, dispose aujourd’hui d’un « microstock » de 20 millions de photographies et d’images et, suite à une recapitalisation de 150 millions de dollars apportés par un fonds d’investissement américain, vient de passer un accord avec Associated Press.
Ces nouveaux modes de distribution de l’image conduisent à une dérégulation des prix sans précèdent et à la concentration du marché photographique. Par exemple, la société Corbis (filiale de Windows) diffuse plusieurs fonds considérables, dont celui de Sygma, alors que Getty Images diffuse ceux de Paris Match, de l’AFP, de Gamma, Rapho, Keystone et Google Arts vise à terme ceux de tous les musées de la Terre.
En même temps qu’elle influe sur les prix, cette évolution favorise un regroupement des sources susceptible d’entraîner un appauvrissement du patrimoine et de la créativité photographique de notre pays, voire de la crédibilité politique de la presse notamment, aujourd’hui en difficulté. C’est de la démocratie qu’il en va. PAJ
Les intervenants : une sénatrice (Mc Blandin), un officiel du Ministère de la Culture (Mission Photographie), un photojournaliste (Président de PAJ), une photographe-cinéaste, un photographe indépendant (ex staff de Sygma), un Docteur en droit et expert en informatique, deux avocats, la Présidente de l’ANI, Joffrin du nouvel Obs (1), un photographe "corporate", un ex-ministre, un auteur multi-média (Plus d’infos sur le site de PAJ).
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(1) En août 2011, le nouvel obs (version papier) a publié une de mes photographies, photo diffusée via une agence, les droits m’ont été payés début avril 2012 (après m’avoir enlevé 50% sur les droits nets, ce qui est enlevé sur les droits bruts restant une "zone d’ombre" que le photographe n’est pas censé connaître !) ! L’agence (Les agences photos en général) ne communique pas les justificatifs (Un justificatif c’est un exemplaire de parution, çà permets à l’auteur de vérifier sa "prestation"), j’ai tapé un justif au service icono du nouvel obs, impossible d’en avoir un, je l’ai donc acheté (via un site de vente en ligne). Merci Monsieur Joffrin, je pense vous offrir une cravate pour Noël.
Angle d’intervention de Mr Joffrin au colloque : Rôle et coût de l’information photographique dans la presse numérique et imprimée.
Je vais sur le site http://tempsreel.nouvelobs.com, je tombe sur le titre d’un article : "l’annulation du marathon de New York est justifié", avec comme photo des jambes de coureurs à pied (Photo non signée), je clique sur la photo, j’arrive sur la page de l’article, une nouvelle photo non signée (des coureurs sur un pont à New York, une vue aérienne), avec l’outil "Search image on Google", on comprends assez vite que la photo a été "pompée" sur le net ….
Coût de la photographie illustrant l’article du journaliste du Nouvel Obs : 0 euros.
Rôle de l’information ? Utilisez des tofs "prises" sur le net pour illustrer les brillants papiers des journalistes de l’écrit ? Expliquez moi, faites moi un dessin ! Une intervention sur le thème : Rôle des photographes dans la presse ? Quelle place pour les photographes dans cette société ? Les photographes : des "sans droits" ?
Modèle économique “microstock” = dumping social …
Manifestation de photographes aux rencontres de la photographie à Arles.
Morceaux choisis :
Fotolia m’a tuer
AUTEUR OU PIGEON : Photographe choisis ton camp
En France, on a protégé le cinéma, le livre, mais la photo on s’en fiche et les photographes vont finir par crever, Jorge Alvarez, secrétaire général de l’UPP. L’Express.
En mars 2009, l’UPP avait lancé un appel "Sauvons la Photographie" qui avait recueilli près de 14.000 signatures. Nous n’avons toujours pas de réponse concrète à l’ensemble des difficultés que rencontrent les auteurs photographes. L’Express.
Sociétés privées et organismes publics sont nombreux à vouloir imposer des contrats illégaux ou léonins, aux dépens des photographes, pour des rémunérations toujours plus basses et des droits bafoués, ajoute l’UPP. L’Express.
François Hébel, directeur des rencontres d’Arles : « Il y a un appétit énorme pour la photographie » Journal la Croix.
Mon microstock a un appétit d’ogre et je m’en mets plein les fouilles sur le dos de milliers de généreux donateurs ! Mr Cyber Ubu.
François Hébel. : On me dit que la photographie est morte. Je réponds au contraire que son champ s’est considérablement élargi. La Provence.
Les champs des microstocks s’élargissent de jour en jour, notre domination est mondiale, la manne est infinie, tellement il y a de gentils contributeurs à nous alimenter, et mon compte en banque aux îles Caîmans à encore de la place! Mr Cyber Ubu.
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Marche funêbre pour le droit d’auteur sur France Culture le 07-07-2011 (19h-20h, le Rendez-Vous) avec une interview de J Alvarez (Secrétaire général de l’UPP)
Extrait :
… les marchés se sont complètement effondrés avec les multinationales Getty et Corbis, et le développement du libre de droits, l’invention des mirostocks qui vendent des photographies low-cost et libre de droits, d’ailleurs il y a un des ces microstocks qui a été récemment labellisé par l’Hadopi, malgré une pétition sur internet de 6000 photographes et malgré les RDV d’explications avec la Présidente de l’Hadopi, çà a été tout de même labellisé, donc quelque part nos autorités ont acceptés le libre de droits à l’anglo-saxonne, chose qui est absolument illégal en France … on cherche pas nécessairement un protectionnisme, on cherche plutôt le respect de la loi telle qu’ elle existe aujourd’hui … cette loi elle dit que par exemple le libre de droits n’existe pas, cette loi elle dit, quant on fait un contrat pour une diffusion quelconque on ne cède pas le droit à l’infini pour trois sous, il y a des textes bien précis dans le Code de la propriété intellectuelle qui interdisent tout çà, et bien tout cela est bafoué quotidiennement aussi bien par les entreprises de presse que par les éditeurs de livres , que par les sociétés [privées] et parfois même par des institutions.
Les papiers dans la presse trad, ils se contentent de reprendre la dépêche de l’AFP :
http://tempsreel.nouvelobs.com
Le journal Le Monde continue dans le mutisme, comme à chaque fois, proposer aux lecteurs de les alimenter en photos, y compris sur des zones à risques, c’est visiblement plus leur truc …
Et pour la nov-langue vous avez un papier sur Owni , où les photographes qui manifestent sont assimilés (si j’ai bien décortiqué la haute pensée de l’auteur) à des dinosaures arc boutés à la photographie argentique, la dimension sociale de la photo, le penseur, y connait pas, les pros qui baignent dans le numérique et internet depuis des années, connait pas non plus …
…la révolution numérique …
… face aux espèces qui se sont adaptées au changement … [son discours est effectivement très bien adapté au changement transnational].
… prise de position institutionnelle en faveur de la photo numérique … [parait même que le libre de droits c'est labellisable et que l'eau coule sous les ponts].
…ce que nous avons été plusieurs à nommer l’image fluide ou liquide… [un salaire qui tombe tous les mois pour pondre ce genre de savonnette !].
… la preuve de la puissance et de la cohérence générique … [la puissance transnationale].
L’auteur du papier avait promotionné il y a quelques temps, sur un de "ses" blogs, promotion sous la forme d’une rhétorique icono-universitaire, les marchands de photos citizen truc chouette, il s’était fait copieusement insulter en commentaires, le blog n’existe plus …
A propos de grands penseurs adaptés au changement transnational, il y a l’excellent penseur-journaliste du blog du GNPP qui avait offert de l’espace à la propagande de Fotolia (avec le DG France Fotolia en photo en posture de grand penseur), il se rattrape avec une interview de J Alvarez.
Gerald Holubowicz, un photojournaliste à New York
Définir ce qu’est l’art est difficile, cependant on peut entrevoir ce qui relève de l’art, quant, devant une oeuvre (une peinture, une photographie, une séquence dans un film, …) on se retrouve subjugué, … et ce, de manière vertigineuse, à la vitesse de la lumière, on prend conscience en un instant de notre place, de notre finitude, de notre lien au monde …
Il y a un photographe, qui arrive à sa façon, à définir ce qu’est l’art en photographie (et par là même ce qu’est l’art indépendamment de son mode d’expression), c’est Gerald Holubowicz, un photojournaliste basé à new York :
Pour moi la bonne photo est d’avantage celle qui exprime au mieux notre relation avec le monde. Comme individu, nous nous inscrivons avec curiosité dans le court du temps, fixant ce qui nous semble relever du moment magique. La finalité n’est donc pas créer un produit parfait, répondant a une liste de critères long comme le bras, mais bien de reproduire avec sens un lien évanoui entre les hommes et les choses qui nous entourent. C’est ce qui définit notre engagement dans ce monde, et finalement peu importe le médium ou le résultat. Source.
http://www.facebook.com/pages/Gerald-Holubowicz-Photographer/282329925391
Un marché photographique mondialisé sans charges sociales …
Sur le site Mediapart un article de Michel Puech sur une multinationale de l’image US (droit géré et libre de droits) qui va licencier une bonne partie de son personnel salarié.
Le journaliste de Mediapart a réussi à entrer en contact avec le dircom de la boite et à le faire parler un peu, ce qui est plutot rare (du moins pour ce qui touche aux questions sociales!), pour lui pas de problème pour commercialiser les travaux des amateurs, amateurs ou pros : dans tous les cas l’essentiel est d’avoir leurs images, dans le cadre d’un minimum de rapports avec le photographe (photographe vache à lait), et de les diffuser sans avoir de charges sociales à verser et sans prendre de risque par rapport au droit à l’image des personnes photographiées (en utilisant des photos d’amateurs : c’est mal barré !)
Bref si on résume, la problématique est la suivante : comment s’y prendre pour continuer à ramasser un max de tunes sur un marché mondial hyper conccurrentiel, un max de blé pour s’en mettre plein les poches et satisfaire les actionnaires ?
Réponse : ne pas s’encombrer avec des salariés ! Avec des charges, des conventions collectives, des salaires, … Du free lance ! De l’amateur free lance !
Voir également le British Journal of photography
Et toujours sur ce journal anglais, il est question de l’autre mastondonte US de la photo