lobbies
Les pratiques des lobbies pharmaceutiques
Sur le Monde.fr un portrait (rapide) de Catherine Lemorton (Députée ps, auteur du rapport sur la prescription, la consommation et la fiscalité des médicaments) :
… Plus j’avançais dans mes auditions, plus je me disais qu’il y avait des choses qui n’allaient pas. Je me demandais pourquoi ils m’appelaient sans arrêt, je les voyais dans les commissions, ils étaient tout le temps là, en fond de salle… LeMonde.fr
Vidéo Lobbying pharmaceutique Catherine Lemorton
GSK condamné à 3 milliards de dollars d’amende pour avoir menti et survendu ses médocs
Votre député, votre sénateur, dans votre département, déjeune t’il avec les lobbies pharmaceutiques ? Est ce qu’il leur sers la soupe ?
Le droit d’auteur revisité par les serviteurs de la finance
Sur le blog du photographe Daniel Castets :
… tout ce petit monde a bien compris que le droit d’auteur, c’est beaucoup de fric.
Pourquoi Bruxelles veut-il donc fabriquer un nouveau CPI Européen ?
Tous les microstocks qui vendent des photos à bas pris (normal, les amateurs les donnent gratos) sont des entreprises américaines qui vendent sur toute la planète grâce à Internet. Les lois sur le droit d’auteur sont différentes d’un pays à l’autre et surtout beaucoup plus protectrices qu’aux USA pour les auteurs (musiciens, photographes ou rédacteurs). Il faut donc les aligner sur le droit américain afin de « fluidifier » la commercialisation des photos et d’échapper aux plaintes des auteurs, de plus en plus fréquentes. La particularité de ces microstocks est qu’ils sont financés par des fonds d’investissement dont les fonds de pension, donc par les banques. L’objectif est de dégager 15 à 20 % de profits par an.Qui va pondre le nouveau DPI Européen (Droits de Propriété Intellectuelle) ?
Les auteurs peut-être ?) Les banquiers assurément car ce sont eux les vrais propriétaires des microstocks. Le Commissaire Européen, qui est autant expert en droit d’auteur que moi en violoncelle, fait appel aux experts de la Commission qui, rappelons-le, s’occupent aussi de la finance. C’est ici.A qui croyez-vous que la Commission va faire appel pour fabriquer la Directive ? A des experts de la finance et de la banque, bien entendu.
Page 314:
Les Eurodéputés Cashman et Canfin indiquent: « Vous avez, par exemple, un groupe d’experts en matière bancaire.
95% des membres de ce groupe d’experts sont des banquiers, et pas n’importe quels banquiers, uniquement des banquiers de la banque de financement et d’investissement, de la banque de marché et toutes les grandes banques américaines- JP MORGAN, BANK OF AMERICA, GOLDMAN SACHS- y sont représentés. En face, il n’y a pas d’ONG, il n’y a pas de syndicats dans ce groupe d’experts. L’idée que la Commission soit conseillée uniquement par des banquiers d’affaires et, notamment, par les banquiers d’affaires américains pour changer les règles en matière bancaire, me semble particulièrement surréaliste après la crise financière que l’on a connue »... Texte intégral.
L’Europe des multinationales
Europe Inc : Comment les multinationales construisent l’Europe et l’économie mondiale
de Belén Balanya, Ann Doherty, Olivier Hoedeman, Adam Ma’anit, Erik Wesselius
Editeur: Agone, avril 2005
510 pages, 12 euros
La politique européenne et la Commission de Bruxelles sont sous la haute influence
des lobbies industriels, au premier rangs desquels se trouve l’ERT (European Round
Table) qui rassemble les intérêts de 45 multinationales européennes.
En 2004, le Conseil européen invitait tout naturellement Gehrard Cromme, PDG de Thyssenkrupp et président de la Table ronde des industriels européens (ERT) – lobby qui constitue depuis les années 1990 une des principales forces de la scène politique européenne. Dans son discours, il appelait de ses vœux la concentration, entre les mains d’un ” commissaire unique – tout dévoué à la concurrence totale sur des marchés libres -, des portefeuilles du marché intérieur, de l’industrie et de la recherche, capable d’accélérer au niveau européen mais aussi aux échelons nationaux la mise en œuvre des décisions “. Et de conclure : ” Il est temps de savoir à quel niveau d’excellence nous pouvons parvenir. Le marché mondial sera notre seul juge. ” Le Conseil devrait procéder au printemps 2005 à l’évaluation de la stratégie de Lisbonne. Outre les recommandations de l’ERT, il pourra s’appuyer sur le rapport d’un ” groupe de haut niveau ” qui compte un responsable d’Unilever, le vice-président de Nokia, le directeur général de la Société européenne des satellites, et l’ancien président de la Confédération européenne des syndicats. Le rapport reprend à son compte la nécessité de tenir les objectifs et les délais fixés avant l’élargissement et la crise des valeurs technologiques, malgré ou peut-être à cause de l’opposition grandissante des citoyens qui découvrent les conséquences sociales et environnementales de cet agenda.
15000 lobbyistes installés à Bruxelles (groupes industriels, bureaux de relations publiques, ..) objectif: influencer les décisions prises à la Commission de Bruxelles et influencer les médias (un millier de journalistes à Bruxelles). “Le quatrième pouvoir -la presse- a soldé son indépendance pour s’accomplir en instrument de propagande” R Jennar. Le Monde, édition papier, 29-30 janvier 2006, page 15
et :
Europe, la trahison des élites
de Raoul Marc Jennar
Fayard 2004.
L’Europe ne dit pas ce qu’elle fait ; elle ne fait pas ce qu’elle dit. Elle dit ce qu’elle ne fait pas ; elle fait ce qu’elle ne dit pas. Cette Europe qu’on nous construit, c’est une Europe en trompe l’œil. “
Voilà ce que pensait Pierre Bourdieu.
Sa réflexion est le point de départ de ce livre. Aujourd’hui, l’Europe n’est pas une communauté de valeurs, mais une communauté d’intérêts où l’individualisme l’emporte chaque jour davantage sur le bien commun, à l’image d’une société américaine souvent décriée, mais de plus en plus imitée. A l’aide de multiples cas concrets, Raoul Marc Jennar met en évidence cette ” trahison ” et montre comment l’Union européenne agit à l’opposé de ce qu’elle proclame. Ses institutions ne sont pas démocratiques et transparentes, mais technocratiques et opaques. Ses politiques ne servent pas l’intérêt général, mais celui des milieux financiers et des lobbies d’affaires. Au sein de l’Organisation mondiale du commerce, elle défend parfois les propositions ultralibérales avec plus de force que les Etats-Unis. Enfin, sous couvert de ” partenariats ” avec les pays du Sud, elle se livre en fait à une véritable recolonisation de leurs économies.
Sont-ils soumis aux pressions des lobbies ?
Députés sous influences :
Le vrai pouvoir des lobbies à l’Assemblée nationale
de Vincent Nouzille, Hélène Constanty
Fayard (2006).
Que font nos 577 députés en dehors des séances de questions d’actualité, théâtre télévisé des joutes politiques ? Sont-ils soumis aux pressions des lobbies ? Sous quelle forme ? Qui y est le plus sensible, qui y résiste ? Au fond, pour qui roulent-ils vraiment ? Pour la première fois, une enquête dévoile la face cachée de l’Assemblée nationale et l’influence grandissante des groupes d’intérêts sur les élus. L’analyse des données officielles et de multiples interviews ont permis d’évaluer l’activité des députés… ou leur absentéisme. Découvrez les sept familles d’élus, des plus influents aux plus influençables : les incontournables ” VIP “, les ” laboureurs ” de circonscription, les ” experts ” reconnus, les ” porte-voix “, les ” multicartes “… Officiellement, les groupes de pression n’ont pas droit de cité à l’Assemblée nationale, mais les auteurs révèlent leur omniprésence. Laboratoires pharmaceutiques, industriels de l’armement et de l’agroalimentaire, filière nucléaire, chefs d’entreprise, médecins, viticulteurs, cafetiers, chasseurs : tous ont leurs défenseurs au Palais-Bourbon ! Le livre met au jour les méthodes controversées utilisées par certains lobbyistes pour faire passer leurs messages : trafic de badges d’accès, recrutement d’assistants parlementaires, interventions payantes lors de colloques, rédaction d’amendements ” prêts à l’emploi “, ” groupes d’études ” téléguidés, création de ” Clubs ” thématiques, organisation de voyages et de missions parlementaires à l’étranger… Soumis aux sollicitations insistantes des groupes d’intérêts, tant locaux que nationaux, nombre de députés résistent. Mais d’autres se laissent influencer. Devenant les relais de revendications catégorielles, ils interviennent en coulisses en faveur de ceux qui le leur demandent, votent certains textes et en enterrent d’autres. Plus rien n’échappe à ces jeux de pouvoirs occultes. Les lobbies sont à la manœuvre et certains députés dépassent parfois la ligne blanche… Il est grand temps d’ouvrir les yeux sur ces pratiques, pour mieux les encadrer.