festival
Manger des POM à Visa pour l’image
Sur le site de Visa pour l’image je lis :
L’ objectif premier du festival est de rétablir le rôle de la photo de presse. Pour regarder les reportages de fond ou les histoires inédites, pour se rendre compte de la vivacité de cette profession souvent mise à mal par les regroupements et les restructurations : il reste Perpignan.
Avec comme sponsor Ghetty (c’est à dire Ghetty-histockphoto-etc…) on peut "rétablir le rôle de la photo de presse" ? Vous êtes certain ?
Si oui : expliquez moi, alors, ce qu’est le rôle de la photo de presse ? (Vous êtes sur un site web 2 : les commentaires sont ouverts!), faites moi un dessin, une POM trans média, une narration spécifique, une problématique webdocu, un écosystème transformiste !
Visiblement en photographie les supports presse sont sur le crowdsourcing intensif depuis déjà un bon moment (photos et textes pour certains), çà permets pour la presse régionale de réduire le nombre de CPL … et pour la presse en général d’avoir des photos à l’oeil. Le sujet sur la Bretagne que j’ai vu dans Géo il y a 2 ou 3 mois était visiblement alimenté avec les photos des amateurs de leur système de "Communauté", le monde.fr à récemment demander à ses lecteurs sur New York de leur faire parvenir des photos de l’ouragan pour utilisation gratuite, etc …
Vous allez vendre des POM dans ce système à un tarif décent ? Vous êtes sûr ? Les POM libre de droits à 50 euros pièce vont vous tomber dessus ! Attention aux bosses !
N’y aurait-il pas en photographie une réalité sociale duale très bien marquée, une élite savante en mesure de disserter sur la thématique de la POM et autres sujets "transmédias" à la mode, avec une sorte d’ icono-novlang bien propre : Écosystème en pleine mutation, les nouveaux formats de l’information visuelle révolutionnent les médias. La Petite Oeuvre Multimédia (POM), la vidéographie et le webdocumentaire définissent de nouveaux comportements, écritures et orchestrations éditoriales…" un discours où la réalité sociale n’apparait pas (la domination du marché par les micro-stocks n’existe pas dans ce discours, la précarisation qui en découle : encore moins) et une sous couche qui se fait bouffer par la réalité du marché qui ne cesse de se dégrader (crowdsourcing, micro-stocks, DR, …) …
… une sous couche, qui sans doute, à le tort de s’exprimer sur des blogs non encadrés ! De plus avec des pseudonymes ! C’est l’anarchie ! Faut mettre de l’ordre à tout çà! Uniquement des blogs bien propres et polis (avec les commentaires fermés -et des thèmes gratuits-) avec de belles phrases et de belles manifestations programmées et sponsorisées par le système en place! Le système de labellisation du flux numérique ..
Et pendant ce temps là les ventes des micro-stocks continuent … la braderie permanente bat son plein ! La précarisation également …
La rhétorique "pleine mutation, révolutionnent, nouveaux comportements, orchestrations éditoriales, …" ce type de discours est celui d’une rhétorique qui vise à légitimer une position sociale, "regardez" mon discours, ma culture, ma maîtrise de la langue et des sujets abordés, mon approche de la réalité, je suis de votre "monde" …, un monde à part …
Ce genre de phraséologie, celle des intellectuels organiques, je l’ai déjà lu sous la plume d’un prof (culture visuelle) qui en était arrivé à promotionner (blog supprimé et recréé) le système de photos de presse amateur citizen machin, et qui récemment (Arles) considérait que les pros de la photo était une espèce qui ne s’était pas adapté au changement numérique.
Ce genre de discours me fait gerber, les discoureurs du sujet photo sur le mode de l’"orchestration éditoriale" (et ta soeur !) et de l’image "fluide" (çà paye combien par mois ce genre de soupe ?) me gonfle ! J’ai l’impression de me faire piétiner par des gens qui sont beaucoup plus à l’abri de la crise économique que les autres.
L’enjeu est de mettre en perspective les questions relatives aux narrations spécifiques au multimédia …
Ouais, ouais, bien sûr ! Et la narration du libre de droits à 0,15 cents la photo c’est spécifique de quoi … ?
Modèle économique “microstock” = dumping social …
Manifestation de photographes aux rencontres de la photographie à Arles.
Morceaux choisis :
Fotolia m’a tuer
AUTEUR OU PIGEON : Photographe choisis ton camp
En France, on a protégé le cinéma, le livre, mais la photo on s’en fiche et les photographes vont finir par crever, Jorge Alvarez, secrétaire général de l’UPP. L’Express.
En mars 2009, l’UPP avait lancé un appel "Sauvons la Photographie" qui avait recueilli près de 14.000 signatures. Nous n’avons toujours pas de réponse concrète à l’ensemble des difficultés que rencontrent les auteurs photographes. L’Express.
Sociétés privées et organismes publics sont nombreux à vouloir imposer des contrats illégaux ou léonins, aux dépens des photographes, pour des rémunérations toujours plus basses et des droits bafoués, ajoute l’UPP. L’Express.
François Hébel, directeur des rencontres d’Arles : « Il y a un appétit énorme pour la photographie » Journal la Croix.
Mon microstock a un appétit d’ogre et je m’en mets plein les fouilles sur le dos de milliers de généreux donateurs ! Mr Cyber Ubu.
François Hébel. : On me dit que la photographie est morte. Je réponds au contraire que son champ s’est considérablement élargi. La Provence.
Les champs des microstocks s’élargissent de jour en jour, notre domination est mondiale, la manne est infinie, tellement il y a de gentils contributeurs à nous alimenter, et mon compte en banque aux îles Caîmans à encore de la place! Mr Cyber Ubu.
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Marche funêbre pour le droit d’auteur sur France Culture le 07-07-2011 (19h-20h, le Rendez-Vous) avec une interview de J Alvarez (Secrétaire général de l’UPP)
Extrait :
… les marchés se sont complètement effondrés avec les multinationales Getty et Corbis, et le développement du libre de droits, l’invention des mirostocks qui vendent des photographies low-cost et libre de droits, d’ailleurs il y a un des ces microstocks qui a été récemment labellisé par l’Hadopi, malgré une pétition sur internet de 6000 photographes et malgré les RDV d’explications avec la Présidente de l’Hadopi, çà a été tout de même labellisé, donc quelque part nos autorités ont acceptés le libre de droits à l’anglo-saxonne, chose qui est absolument illégal en France … on cherche pas nécessairement un protectionnisme, on cherche plutôt le respect de la loi telle qu’ elle existe aujourd’hui … cette loi elle dit que par exemple le libre de droits n’existe pas, cette loi elle dit, quant on fait un contrat pour une diffusion quelconque on ne cède pas le droit à l’infini pour trois sous, il y a des textes bien précis dans le Code de la propriété intellectuelle qui interdisent tout çà, et bien tout cela est bafoué quotidiennement aussi bien par les entreprises de presse que par les éditeurs de livres , que par les sociétés [privées] et parfois même par des institutions.
Les papiers dans la presse trad, ils se contentent de reprendre la dépêche de l’AFP :
http://tempsreel.nouvelobs.com
Le journal Le Monde continue dans le mutisme, comme à chaque fois, proposer aux lecteurs de les alimenter en photos, y compris sur des zones à risques, c’est visiblement plus leur truc …
Et pour la nov-langue vous avez un papier sur Owni , où les photographes qui manifestent sont assimilés (si j’ai bien décortiqué la haute pensée de l’auteur) à des dinosaures arc boutés à la photographie argentique, la dimension sociale de la photo, le penseur, y connait pas, les pros qui baignent dans le numérique et internet depuis des années, connait pas non plus …
…la révolution numérique …
… face aux espèces qui se sont adaptées au changement … [son discours est effectivement très bien adapté au changement transnational].
… prise de position institutionnelle en faveur de la photo numérique … [parait même que le libre de droits c'est labellisable et que l'eau coule sous les ponts].
…ce que nous avons été plusieurs à nommer l’image fluide ou liquide… [un salaire qui tombe tous les mois pour pondre ce genre de savonnette !].
… la preuve de la puissance et de la cohérence générique … [la puissance transnationale].
L’auteur du papier avait promotionné il y a quelques temps, sur un de "ses" blogs, promotion sous la forme d’une rhétorique icono-universitaire, les marchands de photos citizen truc chouette, il s’était fait copieusement insulter en commentaires, le blog n’existe plus …
A propos de grands penseurs adaptés au changement transnational, il y a l’excellent penseur-journaliste du blog du GNPP qui avait offert de l’espace à la propagande de Fotolia (avec le DG France Fotolia en photo en posture de grand penseur), il se rattrape avec une interview de J Alvarez.
Un été en toute liberté en Mayenne
Une photo de pieds nus dans l’herbe pour promotionner les festivals de l’été en Mayenne
Il y a 15 jours j’ai reçu le magazine du Conseil Général de la Mayenne avec le pack de pubs du facteur, Horizon 53, numéro du mois de mai, à l’intérieur un supplément, une brochure promotionnelle pour les festivals estivaux de la Mayenne :
"Un été en toute liberté", en couv* une photo de pieds nus dans l’herbe** (photo reprise en 4ième de couv du mag du CG), photo non signée, seule signature, celle de la boite qui a assurée la "conception, réalisation et photogravure".
Un p’tit surf sur le net, très rapidement je trouve la photo, elle est sur le blog d’une jeune femme suisse qui est accompagnatrice de montagne, je lui envois un mail lui demandant si elle est l’auteur de la photo de pieds nus qui est sur son blog et si elle est au courant de l’utilisation de sa photo sur 2 supports en Mayenne (tirage de plus de 100 000 exemplaires pour chaque support), elle me réponds qu’elle est l’auteur de la photo qui est sur son site et que personne ne lui a demandé quoi que ce soit quant à l’utilisation de sa photo sur une brochure et un mag de CG.
C’est bien connu en Mayenne, y’a pas de jeune femme en mesure de poser pieds nus dans l’herbe et pas de photographes pour réaliser la photo, y’ a que des autoroutes, des métros, des aéroports, des buildings, plein de buildings partout, la Mayenne c’est New York sans le moindre parc, la moindre prairie, et bien entendu sans le moindre photographe ! D’où l’obligation d’aller en Suisse pour trouver la bonne tof … la pêche à la tof gratuite, en toute liberté, sur internet …
Merci et bonne continuation !
J’oubliais : la couverture du magazine du CG (photo non signée) proviens d’un microstock qui fait dans la photo à partir de 0,75 cents (ou 0,14 cents si vous prenez un abonnement) ! Il suffit de taper : femme, usine, comme mots clefs dans la boite de recherche du microstock pour la retrouver. Photo d’une société anglaise qui diffuse sur les 4 microstocks qui dominent le marché. La jeune femme sur la photo n’est pas une stagiaire dans une entreprise en Mayenne, c’est un modèle photo qui a posé en Angleterre pour une série avec le photographe de la société en question, série sur le thème du travail en entreprise, du visuel tout prêt à consommer, qui coute 3 francs six sous pour faire une couverture.
Au CG, ils ont un photographe salarié (dont on peut voir les photos sur le microstock en question), çà va sans doute plus vite de cliquer que d’aller réaliser des prises de vue dans une entreprise …
Cela relève t’il d’une "nouvelle dynamique de l’insertion" comme on peut le lire en couv du mag du CG ?
Une dynamique d’insertion des indépendants en période de crise (photographes, graphistes, …) ou un accompagnement de leur disparition (disparition en silence, les pratiques de com des structures publiques n’intéresse pas la presse locale ! Presse qui pratique sans le moindre complexe le crowdsourcing pour la photo et pour les infos) . Tapez 1, tapez 2.
Le premier à envoyer la bonne réponse gagne un abonnement de photos "libres de droits" pour toutes utilisations, sur tous types de supports et pour une durée illimitée sur le monde entier !
Encore merci !
* Et en pages intérieures de la brochure sur les festivals : 30 photos non signées, comme toujours sur ce genre de support, photos données par les organisateurs de festivals, par les groupes … et très souvent réalisées par des amateurs.
J’avais photographié 2 éditions d’ un de ces festivals, photos proposées aux organisateurs, réponse : "on peut utiliser vos photos gratuitement ?".
** photo retravaillée : colorisation en rose des ourlets du jean, travail sur le pied gauche, suppression de fleurs à droite du pied droit , ajout de fleurs de trèfles et de pâquerettes, ajout d’un papillon jaune, ajout d’un graphisme (le genre de graphisme qu’on trouve en pagaille sur les microstocks) sur une plante sauvage en bas à gauche. Photo recadrée et déformée (sur la hauteur).
7 juin
Plus une affiche, format A3, dans les vitrines des villes.
Comme çà c’est parfait !
Les droits pour une photo utilisée sur 3 supports, dont deux supports promotionnels (brochure tirée à plus de 100 000 exemplaires) et affiche A3, çà doit tourner autour de 1500 à 2000 euros.
Des euros qui ne seraient pas en trop pour une accompagnatrice de montagne ! Dans tous les cas, des droits d’auteur auxquels elle a droit !
Si le spécialiste de la pêche à la tof gratuite sur internet est le "concepteur, réalisateur, photograveur" , je suppose que çà lui permets d’avoir un tarif compétitif et d’emporter le marché ? N’y aurait-il pas une sorte d’habitus de la tof gratuite dans ce secteur ? Habitus de la tof gratuite au point d’aller à moins cher que le microstock américain (qui d’ailleurs est en train de mettre en place un système de partenariat avec les imprimeurs -voir leur blog-).
Monsieur DR accrédité aux Trans musicales de Rennes
Monsieur DR est très populaire, on peut facilement le rencontrer, pas besoin de rendez-vous, quant à sa production photographique, elle est formidablement bien diffusée, au coin de la rue : DR. A la grande surface je suis tombé sur la brochure "Transmusicales de Rennes Décembre 2010", sous les yeux, une cinquantaine de photos environ (des portraits de groupes, photos souvent avec de la personnalité, …) crédit photo : "Photographies : DR". Je vais sur le site du festival : http://www.lestrans.fr/
je cherche des noms de photographes, un crédit photo : je ne trouve pas !
Ah, le monde des branchés de la ziq, un monde avec des valeurs, un monde "Au service de la diversité culturelle, la diffusion devient témoignage, constat des possibles dans l’expression musicale et des différences dans la production du moment. Par fidélité à l’exubérance des formes de la création, les programmations se doivent de restituer ces autres sonorités, loin de certains conformismes…" http://www.association-transmusicales.com/index.php?id=189
La pratique DR pour "signer" les photos (négation de la notion d’auteur, de la diversité des photographes, de leurs témoignages, de leurs personnalités, de leurs possibles dans leurs expressions photographiques, …), comme pratique tout ce qu’il y a de plus conformiste et anti-culturelle à l’encontre des auteurs des photographies : c’est top ! Top of the top !
Pourquoi s’emmerder à signer les photos alors qu’elles sont données par les groupes! çà va plus vite avec DR, "l’exhubérance des formes de la création" en ce qui concerne la photo, ben çà n’existe pas, la photo çà décore une brochure, d’ailleurs à les utiliser à des formats genre 8ième à 16ième de page, est ce encore de la photo ? Des timbres poste ?
Bravo La Brosse !
Portrait de Monsieur DR en vidéo