députés
Deuxième fournée
Les Parle Menteurs sont incapables de concevoir et de mettre en place les réformes dont nous avons besoin, car ils reproduisent indéfiniment la société patriarcale qui nous vole et dont nous ne voulons plus. François Dor.
Les pratiques de com des politiques dévoilent ce qu’ils sont réellement : ce sont des carriéristes ! Joe la Banane.
LETTRE OUVERTE DES PHOTOGRAPHES INDEPENDANTS AUX PARLEMENTAIRES
Mail reçu dans la boîte de Grenouille niouzes le 13 octobre 2010.
Photographes indépendants, ici, au sens de photojournalistes, c’est à dire de photographes dont l’essentiel des revenus proviennent de la presse (supports presse avec n° de commission paritaire). Les photographes indépendants dont les revenus proviennent en majorité du hors presse (publicité, livres, presse d’entreprise ou institutionnelle sans n° de commission paritaire, …) sont des auteurs-photographes.
LETTRE OUVERTE DES PHOTOGRAPHES INDEPENDANTS AUX PARLEMENTAIRES
Paris le 13 octobre 2010.
Mesdames et Messieurs les députés,
La constitution du patrimoine photographique français se meurt. Au pays de Nicéphore Niepce, inventeur de la photographie, d’Henri Cartier-Bresson, fondateur de Magnum ou de Raymond Depardon, co-fondateur de Gamma, les photographes indépendants que nous sommes – comme le furent nos illustres aînés à leurs débuts – sont aujourd’hui privés des moyens, voire du droit d’exercer leur profession, d’alimenter leurs fonds, de continuer à nourrir la mémoire collective.
Que nous soyons photojournalistes couvrant l’actualité internationale ou locale, photographes de sport, portraitistes, paysagistes, voyageurs témoins de leur temps, ou tout cela à tour de rôle – ce qui est presque systématiquement le cas nous nous autofinançons puis nous vendons nos photographies, nos textes et nos vidéos à des journaux, des magazines, des éditeurs, des galeries d’art, des télévisions, des musées. Nous sommes des auteurs multimédias. Mais la France,
capitale mondiale de la photographie et du droit d’auteur il y a encore peu, est aujourd’hui le champ de dévoiements juridiques qui ont permis de diviser par cinq la valeur des droits d’auteur photographiques entre 2005 et 2010.
La pratique des abonnements entraînant la vente d’images par lots, initiée par l’agence britannique Reuters au tournant des années 2000, appliquée par l’agence américaine Corbis (filiale de Microsoft) dans sa commercialisation du fonds Sygma et imitée en cela par l’Agence France Presse dans son accord commercial avec l’agence américaine Getty Images, est en grande partie à l’origine de cet effondrement des droits d’auteur.
Que Reuters, Corbis et Getty Images utilisent ce procédé de "bonne guerre" sur les marchés anglo-saxons peut se conçevoir, mais qu’elles le fassent en France et que l’AFP – subventionnée à hauteur de 40% par l’Etat – s’y prête avec elles, voilà une complète infraction avec l’article 7 de l’Ordonnance 45-2646 du 2 Novembre 1945 Portant réglementation provisoire des agences de presse :
"Article 7 : Il est interdit aux journaux et aux agences de presse d’inclure dans le prix d’abonnement relatif à la fourniture régulière d’illustrations photographiques, les sommes nécessaires au paiement du droit de reproduction. Les droits de reproduction de documents photographiques devront faire l’objet d’un paiement particulier à l’occasion de chaque livraison. Toutefois, cette interdiction n’est pas applicable aux photographies destinées à illustrer des articles ou textes provenant d’agences de rédaction, ainsi que les pages entières montées par les agences de presse".
Certes, l’AFP est prise dans le jeu d’une guerre internationale initiée par l’irruption du numérique, de l’Internet, de l’explosion des sources d’images bon marché, micro-stocks, banques d’images gratuites non professionnelles (souvent peu fiables) et des « réseaux sociaux » (Flickr, …) où nombre de journaux s’alimentent en images gratuites. Mais n’est-ce pas, entre autres, pour parer à cette avalanche et en prévision de pratiques anticoncurrentielles que le Parlement amendait le Code du commerce en 2001 puis en 2005?
Article L420-1 En savoir plus sur cet article…
Modifié par Loi n°2001-420 du 15 mai 2001 – art. 52 JORF 16 mai 2001
Article L420-5 En savoir plus sur cet article…
Modifié par Loi n°2005-882 du 2 août 2005 – art. 45 JORF 3 août 2005
Sont prohibées les offres de prix ou pratiques de prix de vente aux consommateurs abusivement bas par rapport aux coûts de production, de transformation et de commercialisation, dès lors que ces offres ou pratiques ont pour objet ou peuvent avoir pour effet d’éliminer d’un marché ou d’empêcher d’accéder à un marché une entreprise ou l’un de ses produits. (…).
Que ce soit l’ordonnance de 1945 sur les agences de presse ou les lois de 2001/2005 du Code du Commerce, aucune ne s’applique.
Les sénateurs examineront le 28 octobre 2010 une proposition de loi dite 441 relative aux oeuvres visuelles orphelines et modifiant le CPI (code la propriété intellectuelle). Elle est certes indispensable mais n’aborde que les oeuvres orphelines. Qu’en sera-t-il des auteurs au travail que nous sommes? A la dépréciation économique du droit d’auteur, s’ajoutent les conditions d’attribution et du renouvellement annuel de la carte de presse (issues d’un rapport de 1935) constituant un affront aux réalités de notre temps et à la démocratie. Les conséquences sociales et professionnelles qui en découlent sont effarantes.
Nous l’avons dit, nous sommes capables, mais également obligés afin de survivre, d’exercer nos talents dans plusieurs disciplines. Ainsi, les travaux d’un même photographe peuvent paraître dans la presse, être exposés dans une galerie,
publiés sous forme de livre, voire donner lieu à un film documentaire pour la télévision.
Mais alors l’auteur se retrouve dans un vide administratif et social , n’ayant pas généré suffisamment de "piges" pour renouveler sa carte de presse et pas suffisamment de droits d’auteur (stricto sensu) pour relever, par exemple, de l’Agessa (Association pour la gestion de la sécurité sociale des auteurs). En période de chômage, les Assedic lui expliqueront que n’ayant ni date d’embauche ni date de licenciement pour ces diverses activités (nous vous laissons imaginer les conséquences sur sa retraite…), il n’a droit à aucune indemnité. Ayant pourtant contribué à la solidarité nationale, par les prélèvements sociaux obligatoires sur ses différents revenus, il ne pourra pas en bénéficier.
Cette situation de porte-à-faux structurel et social commence à être reconnue comme en témoignent les propos tenus par M. Frédéric Mitterrand, ministre de la culture et de la communication, lors de ses allocutions de juillet et août derniers aux Rencontres d’Arles et à Perpignan (Visa pour l’Image).
« (…) Je souhaite que l’on réfléchisse avec les instances de la Commission de la Carte d’identité des Journalistes Professionnels aux conditions d’attribution de la carte de presse (…) ».
« Conservation et valorisation des fonds photographiques, créations de conditions économiques et sociales favorables à la production et à la diffusion… toutes ces dimensions étaient traitées de façon cloisonnée alors que la réalité du quotidien des photographes exigeait qu’elles soient réunies sous le même toit ».
Ce souci de préserver tout à la fois les fonds photographiques mais aussi la création est la preuve d’une prise de conscience des relations intrinsèques entre production et patrimoine. Cette prise de conscience se confronte directement à une tentative d’accaparement économique qui voudrait nous faire croire que, sous prétexte d’Internet, toutes les photographies seraient devenue gratuites. Pourtant des lois existent.
Le dossier technique qui décortique comment nous sommes manipulés, comment les lois sont détournées, provient de "La Grenouille", un blog qui ne manque ni d’humour ni de clarté. Lisez, souriez, pleurez !
Mesdames et Messieurs les députés, la France a donné la photographie au monde et avec elle une arme de liberté, de démocratie. Défendez ceux qui lui consacrent leur existence et défendez la noble tâche qui est la vôtre en faisant appliquer les lois votées par notre Parlement. Merci.
Les cinq mousquetaires
06 11 98 74 18
La retraite des sénateurs
Le Sénat : Enquête sur les superprivilégiés de la République.
Robert Colonna d’Istria, Yvan Stefanovitch.
Editions du Rocher (Septembre 2008).
A quoi sert le Sénat, institution deux fois centenaire qui nous coûte chaque année plus de 300 millions d’euros? D’abord à financer les privilèges (plus de 4 000 euros mensuels de retraite pour 15 ans de cotisation) et les rémunérations royales (11 540 euros net par mois) des derniers princes de la République, nos 331 sénateurs. Et aussi à entretenir les 1 260 fonctionnaires les mieux rémunérés de l’Hexagone (de 2 300 à 20 000 euros net mensuels), qui font la semaine de 32 heures et ont presque 4 mois de vacances. Luxe, calme et volupté…
Et, dans l’esprit de beaucoup, de Jospin à Sarkozy, ces super-privilèges n’ont pas la moindre justification, car, selon eux, cette deuxième Chambre ne sert à rien. La réalité est édifiante: un petit tiers des sénateurs travaille, un gros tiers vient de temps en temps à Paris et les autres appartiennent à la famille des rois fainéants.
Un royaume hors du monde et du temps ? Pas tout à fait. Car nos sénateurs, qu’ils soient de droite ou de gauche, sont assidûment courtisés par des lobbies de tout poil. Des marchands d’armes aux semenciers, chacun connaît la capacité de ces édiles à peser sur la diplomatie française ou à modifier un texte de loi. Cela justifie bien des "voyages d’études", tous frais payés, quelquefois au bord d’un lagon lointain… D’autres ténors politiques, en revanche, continuent à considérer la Chambre haute comme un précieux garde-fou contre les dérives des gouvernements et l’obéissance servile de l’Assemblée nationale.
Robert Colonna d’Istria et Yvan Stefanovitch ont mené une enquête pointilleuse qui révèle les petits et grands secrets de l’institution Sénat. Ils racontent, avec beaucoup de brio, les splendeurs et les misères de notre Chambre "haute ". Et recensent les quinze réformes évidentes à mettre facilement en œuvre pour que les sénateurs ne soient plus des superprivilégiés.
Députés et sénateurs bénéficient de régimes spéciaux de retraite particulièrement avantageux.
Sont-ils soumis aux pressions des lobbies ?
Députés sous influences :
Le vrai pouvoir des lobbies à l’Assemblée nationale
de Vincent Nouzille, Hélène Constanty
Fayard (2006).
Que font nos 577 députés en dehors des séances de questions d’actualité, théâtre télévisé des joutes politiques ? Sont-ils soumis aux pressions des lobbies ? Sous quelle forme ? Qui y est le plus sensible, qui y résiste ? Au fond, pour qui roulent-ils vraiment ? Pour la première fois, une enquête dévoile la face cachée de l’Assemblée nationale et l’influence grandissante des groupes d’intérêts sur les élus. L’analyse des données officielles et de multiples interviews ont permis d’évaluer l’activité des députés… ou leur absentéisme. Découvrez les sept familles d’élus, des plus influents aux plus influençables : les incontournables ” VIP “, les ” laboureurs ” de circonscription, les ” experts ” reconnus, les ” porte-voix “, les ” multicartes “… Officiellement, les groupes de pression n’ont pas droit de cité à l’Assemblée nationale, mais les auteurs révèlent leur omniprésence. Laboratoires pharmaceutiques, industriels de l’armement et de l’agroalimentaire, filière nucléaire, chefs d’entreprise, médecins, viticulteurs, cafetiers, chasseurs : tous ont leurs défenseurs au Palais-Bourbon ! Le livre met au jour les méthodes controversées utilisées par certains lobbyistes pour faire passer leurs messages : trafic de badges d’accès, recrutement d’assistants parlementaires, interventions payantes lors de colloques, rédaction d’amendements ” prêts à l’emploi “, ” groupes d’études ” téléguidés, création de ” Clubs ” thématiques, organisation de voyages et de missions parlementaires à l’étranger… Soumis aux sollicitations insistantes des groupes d’intérêts, tant locaux que nationaux, nombre de députés résistent. Mais d’autres se laissent influencer. Devenant les relais de revendications catégorielles, ils interviennent en coulisses en faveur de ceux qui le leur demandent, votent certains textes et en enterrent d’autres. Plus rien n’échappe à ces jeux de pouvoirs occultes. Les lobbies sont à la manœuvre et certains députés dépassent parfois la ligne blanche… Il est grand temps d’ouvrir les yeux sur ces pratiques, pour mieux les encadrer.