Stop au système Microstock de casse des Droits des Auteurs !

Piou Piou

“Et quant vous ouvrez votre quotidien, pioupou d’un sou, cornet de pommes de terre frites, vous exhumez des tâches de graisse deux ou trois nouvelles qui ne sont pas seulement vraies.” Alfred Jarry.

Un spam du Comité Régional du Tourisme de Normandie

 

Ce matin je reçois un spam du Comité Régional du Tourisme de Normandie, un de plus, on me propose de "Jouez avec la Normandie pour gagner des séjours insolites", le montage photo du spam, en l’occurrence, n’est pas vraiment insolite,  il est composé avec les inévitables photographies du microstock le plus omniprésent sur notre beau pays, une banalisation du libre de droits à tarifs cassés, le genre de spam à éviter d’envoyer aux auteurs qui s’efforcent de respecter le CPI (Loi de la République). 

Le Président du CRT Normandie est également vice-président (PRG) au conseil régional de Basse-Normandie, que pense t’il du "libre de droits", des tarifs cassés, des microstocks avec sièges sociaux aux USA, de la précarisation des auteurs ? Est-il payé en libre de droits à 1 euro de la journée pour sa mandature ?

Sur le site officiel du PRG on peut lire : "Crises financière, économique, énergétique et alimentaire mondiales, remise en cause du « modèle français », démantèlement des services publics, creusement des inégalités, Europe en panne, menaces sur l’environnement, bouleversements liés à la mondialisation… Les défis ne manquent pas pour qui désire s’impliquer dans l’action publique…".

Avec le "modèle économique microstock", comme remise en cause du modèle français, nous sommes bien servis !

Encore "merci" ! Bons spams libres de droits "insolites" !

 

Il y a quelques temps, ce même CRT, m’avait proposé de m’acheter "au kilo" une sélection de mes  photos sur la Normandie (en ligne sur ma photothèque) :

"… vous avez des photos qui m’intéresse, toutes les photos  sont utilisées sur nos sites internet, édtions, salons, affiches, publi-rédactionnel, … dans le but d’une promotion de notre région dans le monde entier. Nous achetons les photos dans la cadre d’un "achat groupé", il n’est pas possible de vous donner le tirage, le format, …"

Je leur avais répondu que mes photos n’étaient pas à vendre en tant qu’objet matériel, par contre, qu’ elles pouvaient  faire l’objet de cessions de droits, en fonction de l’utilisation (supports, tirage, zone de diffusion, …), le tout,  en conformité avec le CPI.

La responsable du service photo, m’avait relancé par tel, elle n’était toujours pas en mesure de me donner le type de support, le tirage, format, … Je luis avais fait remarqué qu’ elle faisait dans le "libre de droits", çà lui avait coupé son élan …

 

 

Ces pratiques durent depuis des années, les photographes pros qui sont sur la Normandie (admirez l’en-tête du site !) : vous ouvrez vos gueules ? -1- Vous faites avec ? çà intéresse les organisations d’auteurs ? On observe? On fait des études? Des appréciations? Des stats ? Des réunions ? Vous vendez des POMS ?  ça "assainit" ? çà contrôle ? -2- Vous avez un plan secret ? 

On a le temps de  crever 10 fois avec toute cette inertie !

 

 

Le secteur du tourisme en France c’est 4,6% du PIB, le tourisme rapporte à la France 41,6 milliards d’euros, plus que l’énergie, plus que l’agriculture ou l’automobile. Et il faudrait alimenter à ses frais des manifestations estivales qui se vantent d’attirer des milliers de touristes ? (Source des chiffres : Aujourd’hui en France, numéro du dimanche 17 juillet 2011).

 

 

 

 

Version en ligne du spam

Visiblement l’utilisation de facebook permet de récupérer les photos des amateurs, plus besoin de se compliquer la vie en organisant des concours ramasse photo ! Ramassage et diffusion gratuite ! Comme dirait celle qui s’occupe d’imposer histock sur l’Europe pour contrecarrer Fauxtholia :  "Les photographes sont morts, vive les photographes !". Entendez par là : les pros de la photo sont morts, vive les photographes amateurs (qui se foutent du CPI et de l’emploi des pros!). En plus c’est une amatrice de POM ! Bientôt les POM libre de droit ! A la fin de son texte elle nous chante le couplet promotionnel sur les inénarrables vertus de sa société, elle utilise l’expression de  "fichiers libres de droits", ce qui ne l’empêche pas ensuite de parler de "droits d’auteur" que son microstock reverse, ce qui relève de l’antinomie la plus totale, sans doute une forme de "degré de perversion tirant vers le bas" pour reprendre une de ces "hautes pensées". La prochaine étape des microstocks : créer une rubrique Actualités ? Des photos, des vidéos et des Poms! De l’orchestration éditoriale !

 

 

 -1- un blog avec un pseudo : c’est légal ! (Avec votre vrai nom,  bien entendu c’est le boycott !).

-2- La dernière réunion du CSPLA (Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique) date de juillet 2008 !

 

 

 

 

 

Un p’tit concours pour gagner un ipad

 

Concours ramasse photo

Après avoir bu mon café, je prends mes mails (mes spams), un spam pour un concours  photo ; « Vos photos de vacances », avec à la clé la possibilité merveilleuse de gagner un gadget, un ipad, super, je suis le lien, je vais voir le règlement :

Art 5 : … ,  … le Participant cède gratuitement, à titre exclusif aux  Sociétés Organisatrices les droits d’exploitation portant sur sa Création en vue de son exploitation par les Sociétés Organisatrices à titre de publicité et de promotion de leurs activités et leurs produits par tous moyens et sur tous supports connus ou inconnus, notamment internet, et portant sur le droit d’utiliser, réutiliser, modifier, adapter, reproduire, publier, imprimer, fabriquer, éditer, diffuser, représenter les créations. Les droits sont cédés pour la durée légale du droit de la protection intellectuelle et pour le monde entier.

 

Un règlement dans la tendance, la journée commence "bien", une proposition de me faire entuber,  "problème" je ne peux pas y jouer, je ne prends pas de vacances, mes micro sorties, très limitées dans l’année (carburant trop cher, vieille voiture qui consomme énormément) consistent à faire des prises de vue du matin au soir, pas le temps de glander sur une plage à regarder les jolies filles en bikini ! Désolé Messieurs,  je ne vais pas y participer, je ne vais pas alimenter vos sociétés commerciales et décorer vos pubs avec mes tofs réalisées entièrement à mes frais !

"Merci" pour votre "sympathique" proposition ! Et au prochain spam !

 

 

 

… et les photographes d’illustration générale : on est quoi ?

 

Une déclaration du Ministre de la Culture pour FR3, au festival Visa pour  l'image à Perpignan :

"… le photojournalisme est indispensable à la vie de la photographie, à la vie artistique en général, …, Si nous laissions péricliter un mode d'expression comme celui-là, nous commettrions un véritable crime contre l'esprit, c'est pourquoi je viens  chaque année  à Visa pour l'image, c'est pourquoi je travaille chaque année sur ce sujet pour essayer d' améliorer l'environnement matériel, administratif, juridique, et j'ai véritablement le sentiment que d'ici quelques semaines nous serons parvenus à un point qui permettra aux photojournalistes de se sentir mieux."

 

En photo, le "haut" de gamme, ce sont donc les photojournalistes … le photojournalisme c'est la vie et c'est l'art … les grands noms de la photo, les jeunes talentueux, les grands créateurs, …

Les autres, ceux qui réalisent à leurs frais des photographies sur tous types de sujets (souvent sans relation avec l'actualité), qui laissent leurs travaux dans des agences* (des stocks photo en droits gérés, …), … ceux dont on voit les photos (de moins en moins) sur différents types de supports (communication interne des grosses boites, publicité, com institutionnelle, livres, magazines, web, …), ceux que l'on peut nommer des photographes d'illustration générale, sont donc la gamme en dessous, une gamme qui d'ailleurs est censée faire partie des "pans entiers" de la photo partis à la trappe, mis à la tombe,  par les casseurs de tarifs abonnés au libre de droits : les micro-stocks.

Le système de casse des micro-stocks ayant été avant tout observé dans son développement, mais jamais vraiment combattu …  (on est à mille lieues des actions des intermittents du spectacle, …), et maintenant que ce système à la mainmise sur le marché …

Donc, cette sous gamme, cette sous couche, est une sorte de nébuleuse composée de fantômes économiques, fantômes censés sans doute, pour les derniers survivants,  de faire dans le libre de droit, pour coller par exemple à la demande d'un CRT (Comité Régional de Tourisme, …), … voir même censée s'adapter pleinement à la réalité de l'époque : celle du flux numérique libre de droit (labellisé par l' Etat via un organisme censé protéger les droits des auteurs  : Hadopi), le flux du libre de droits à partir de 0,15 cents la photo, système ultra-libéral de domination du marché entre les mains de sociétés de capital investissement US, système qui réalise des profits bien juteux (sur le dos de milliers de gentils gars sympas et socialement "très cultivés") avec la méthode du dumping social le plus exacerbé qui soit !

 

Est ce que Citizen side à un stand à Visa pour l'image ?

Fauxtholia c'est pour quant ? (Déjà qu'avec Ghetty qui possède des micro-stocks comme histockphoto et autres …). Achetez ma tof libre de droits, exclusive, créative et pas chére …

 

Les fantômes économiques n'ont pas droit à la retraite (Agessa, photographes, retraites).

et tout le monde s'en fout !

 

 

 * ou (et) qui les diffusent eux-mêmes, cession de droits en direct avec le client, avec à chaque fois des difficultés pour se faire payer ses droits.

 

 

Manger des POM à Visa pour l’image

 

Sur le site de Visa pour l’image je lis : 

L’ objectif premier du festival est de rétablir le rôle de la photo de presse. Pour regarder les reportages de fond ou les histoires inédites, pour se rendre compte de la vivacité de cette profession souvent mise à mal par les regroupements et les restructurations : il reste Perpignan.

Avec comme sponsor Ghetty (c’est à dire Ghetty-histockphoto-etc…) on peut "rétablir le rôle de la photo de presse" ? Vous êtes certain ?

Si oui : expliquez moi, alors, ce qu’est le rôle de la photo de presse ? (Vous êtes sur un site web 2 : les commentaires sont ouverts!), faites moi un dessin, une POM trans média, une narration spécifique, une problématique webdocu, un écosystème transformiste !

Visiblement en photographie les supports presse sont sur le crowdsourcing intensif depuis déjà un bon moment (photos et textes pour certains), çà permets pour la presse régionale de réduire le nombre de CPL … et pour la presse en général d’avoir des photos à l’oeil. Le sujet sur la Bretagne que j’ai vu dans Géo il y a 2 ou 3 mois était visiblement alimenté avec les photos des amateurs de leur système de "Communauté", le monde.fr à récemment demander à ses lecteurs sur New York de leur faire parvenir des photos de l’ouragan pour utilisation gratuite, etc …

Vous allez vendre des POM dans ce système à un tarif décent ? Vous êtes sûr ? Les POM libre de droits à 50 euros pièce vont vous tomber dessus ! Attention aux bosses !

N’y aurait-il pas en photographie une réalité sociale duale très bien marquée, une élite savante en mesure de disserter sur la thématique de la POM et autres sujets "transmédias"  à la mode, avec une sorte d’ icono-novlang bien propre : Écosystème en pleine mutation, les nouveaux formats de l’information visuelle révolutionnent les médias. La Petite Oeuvre Multimédia (POM), la vidéographie et le webdocumentaire définissent de nouveaux comportements, écritures et orchestrations éditoriales…"  un discours où la réalité sociale n’apparait pas (la domination du marché par les micro-stocks n’existe pas dans ce discours, la précarisation qui en découle : encore moins) et une sous couche qui se fait bouffer par la réalité du marché qui ne cesse de se dégrader (crowdsourcing, micro-stocks, DR, …) …

… une sous couche, qui sans doute, à  le tort de s’exprimer sur des blogs non encadrés ! De plus avec des pseudonymes ! C’est l’anarchie ! Faut mettre de l’ordre à tout çà! Uniquement des blogs bien propres et polis (avec les commentaires fermés -et des thèmes gratuits-) avec de belles phrases et de belles manifestations programmées et sponsorisées par le système en place! Le système de labellisation du flux numérique ..

 

Et pendant ce temps là les ventes des micro-stocks continuent … la braderie permanente bat son plein ! La précarisation également …

 

La rhétorique "pleine mutation, révolutionnent, nouveaux comportements, orchestrations éditoriales, …"  ce type de discours est celui d’une rhétorique qui vise à légitimer une position sociale, "regardez" mon discours, ma culture, ma maîtrise de la langue et des sujets abordés, mon approche de la réalité, je suis de votre "monde" …, un monde à part …

Ce genre de phraséologie, celle des intellectuels organiques,  je l’ai déjà lu sous la plume d’un prof (culture visuelle) qui en était arrivé à promotionner (blog supprimé et recréé)  le système de photos de presse amateur citizen machin, et qui récemment (Arles) considérait que les pros de la photo était une espèce qui ne s’était pas adapté au changement numérique.

Ce genre de discours me fait gerber, les discoureurs du sujet photo sur le mode de l’"orchestration éditoriale" (et ta soeur !) et de l’image "fluide"  (çà paye combien par mois ce genre de soupe ?) me gonfle ! J’ai l’impression de me faire piétiner par des gens qui sont beaucoup plus à l’abri de la crise économique que les autres.

 

L’enjeu est de mettre en perspective les questions relatives aux narrations spécifiques au multimédia …

Ouais, ouais, bien sûr ! Et la narration du libre de droits à 0,15 cents la photo c’est spécifique de quoi … ?
 

 

 

 

 

 

 

 

Modèle économique “microstock” = dumping social …

 

Manifestation de photographes aux rencontres de la photographie à Arles.

 

Morceaux choisis :

 

Fotolia m’a tuer

 

AUTEUR OU PIGEON : Photographe choisis ton camp

 

En France, on a protégé le cinéma, le livre, mais la photo on s’en fiche et les photographes vont finir par crever, Jorge Alvarez, secrétaire général de l’UPP. L’Express.

 

 

En mars 2009, l’UPP avait lancé un appel "Sauvons la Photographie" qui avait recueilli près de 14.000 signatures. Nous n’avons toujours pas de réponse concrète à l’ensemble des difficultés que rencontrent les auteurs photographes. L’Express.

  
Sociétés privées et organismes publics sont nombreux à vouloir imposer des contrats illégaux ou léonins, aux dépens des photographes, pour des rémunérations toujours plus basses et des droits bafoués, ajoute l’UPP. L’Express.

 

 

François Hébel, directeur des rencontres d’Arles :  « Il y a un appétit énorme pour la photographie » Journal la Croix.

 

Mon microstock a un appétit d’ogre et je m’en mets plein les fouilles sur le dos de milliers de généreux donateurs ! Mr Cyber Ubu.

 

François Hébel. : On me dit que la photographie est morte. Je réponds au contraire que son champ s’est considérablement élargi. La Provence.

 

Les champs des microstocks s’élargissent de jour en jour, notre  domination est mondiale, la manne est infinie,  tellement il y a de gentils contributeurs  à nous alimenter, et mon compte en banque aux îles Caîmans à encore de la place!  Mr Cyber Ubu.

 

 

Album photo

 

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Marche funêbre pour le droit d’auteur sur France Culture le 07-07-2011 (19h-20h, le Rendez-Vous) avec une interview de  J Alvarez (Secrétaire général de l’UPP)

Extrait :

… les marchés se sont complètement effondrés avec les multinationales Getty et Corbis, et le développement du libre de droits, l’invention des mirostocks qui vendent des photographies low-cost et libre de droits, d’ailleurs il y a un des ces microstocks qui a été récemment labellisé par l’Hadopi,  malgré une pétition sur internet de 6000 photographes et malgré les RDV d’explications avec la Présidente de l’Hadopi, çà a été tout  de même labellisé, donc quelque part nos autorités ont acceptés le libre de droits à l’anglo-saxonne, chose qui est absolument illégal en France … on cherche pas nécessairement un protectionnisme, on cherche plutôt le respect de la loi telle qu’ elle existe aujourd’hui … cette loi elle dit que par exemple le libre de droits n’existe pas, cette loi elle dit,  quant on fait un contrat pour une diffusion quelconque on ne cède pas le droit à l’infini pour trois sous, il y a des textes bien précis dans le Code de la propriété intellectuelle qui interdisent tout çà, et bien tout cela est bafoué quotidiennement aussi bien par les entreprises de presse que par les éditeurs de livres , que par les sociétés [privées] et parfois même par des institutions.

 

 

Les papiers dans la presse trad, ils se contentent de reprendre la dépêche de l’AFP :

http://www.liberation.fr

http://www.lefigaro.fr

http://www.lepoint.fr

http://www.lexpress.fr

http://www.la-croix.com

http://www.lesechos.fr

http://tempsreel.nouvelobs.com

http://www.leparisien.fr

 

 

Le journal Le Monde continue dans le mutisme, comme à chaque fois, proposer aux lecteurs de les alimenter en photos, y compris sur des zones à risques, c’est visiblement plus leur truc …

Et pour la nov-langue vous avez un papier sur Owni , où les photographes qui manifestent sont assimilés (si j’ai bien décortiqué la haute pensée de l’auteur) à des dinosaures arc boutés à la photographie argentique, la dimension sociale de la photo, le penseur, y connait pas, les pros qui baignent dans le numérique et internet depuis des années, connait pas non plus …

…la révolution numérique …

… face aux espèces qui se sont adaptées au changement … [son discours est effectivement très bien adapté au changement transnational].

… prise de position institutionnelle en faveur de la photo numérique … [parait même que le libre de droits c'est labellisable et que l'eau coule sous les ponts].

…ce que nous avons été plusieurs à nommer l’image fluide ou liquide… [un salaire qui tombe tous les mois pour pondre ce genre de savonnette !].

… la preuve de la puissance et de la cohérence générique … [la puissance transnationale].

L’auteur du papier avait promotionné il y a quelques temps, sur un de "ses" blogs, promotion sous la forme d’une rhétorique icono-universitaire, les marchands de photos citizen truc chouette, il s’était fait copieusement insulter en commentaires, le blog n’existe plus …

A propos de grands penseurs adaptés au changement  transnational, il y a  l’excellent penseur-journaliste du blog du GNPP qui avait offert de l’espace à la propagande de Fotolia (avec le DG France Fotolia en photo en posture de grand penseur), il se rattrape avec une interview de J Alvarez.

 

 

 

 

 

La rhétorique sophistique du pouvoir

 

Touchant à la question de la "labellisation" comme "offre légale" d’un microstock "libre de droits" (système de viol du droit d’auteur, système qui précarise les auteurs) par une structure étatique (Hadopi), l’association PAJ (Association d’auteurs photographes et de photojournalistes) avait proposé au Ministre de la Culture "d’ interroger le Conseil Supérieur de la Propriété Littéraire et Artistique afin qu’il se prononce , …, sur la légalité ou l’illégalité des pratiques commerciales de Fotolia."

 

La réponse du Ministre, intéressante au niveau du type de discours tenu par un représentant du pouvoir en place,  est reproduite sur le site de l’association PAJ, réponse qui fait penser à un passage du livre de Romain Laufer* et Catherine  Paradeise* : Le Prince bureaucrate, texte publié en 1982 aux éditions Flammarion.

 

 

Ni la technique sophistique ni celle du marketing ne questionnent le pouvoir existant, non plus  qu’elles questionnent  celui qui, se considérant comme le plus fort, serait tenté de se l’approprier. Elles se donnent pour objectif d’assurer, lorsqu’elles soutiennent un pouvoir en place -entreprise ou gouvernant-, de meilleures conditions de discussion et d’obtention du consentement, hors de toute référence à un absolu du pouvoir vertueux, en postulant le caractère à la fois légitime et perfectible du pouvoir en place.

Elles ne questionnent pas non plus l’individu ou le groupe à volonté hégémonique si elles se mettent au service d’un conquérant -sur le marché ou sur l’agora-, car elles postulent alors qu’il est préférable que le plus fort triomple.

 

Ceci dit (ceci cité), pour ce qui est du consentement des auteurs : c’est mal barré !

 

 

 

4ième de couverture du livre Le Prince bureaucrate :

Ce qui distingue le Prince moderne du Prince de Machiavel, c’est que le Prince moderne est un bureaucrate. C’est dire qu’il manie plus le stylo que l’épée.

Pour le Prince moderne gouverner c’est connaître et connaître c’est compter. Désormais dans tous les domaines on compte les opinions : études de marché, sondages d’opinion, etc.

Contrairement au Prince de Machiavel, le Prince moderne est un démocrate : pour lui il s’agit moins de l’emporter par le tranchant des armes que de persuader par les fleurs de rhétorique. Par l’étude de marché et le sondage d’opinion il ôte les mots de la bouche du public pour produire le langage légitimant qu’il lui renverra à travers les mass media.

A un monde dominé par la religion a succédé un monde dominé par la science. La féodalité se représentait comme une hiérarchie de fiefs ordonnés par rapport à Dieu, la bureaucratie se représente comme une hiérarchie de "sous-systèmes" ordonnés par rapport à une science : la cybernétique.

Etude de marché, rhétorique médiatisée et cybernétique constituent les éléments clés du marketing. Le Prince moderne c’est Machiavel au pays du marketing.

Le marketing permet l’exercice du pouvoir sur la foule dispersée des marchés modernes comme le sophisme permettait l’exercice du pouvoir sur la foule rassemblée de la place du marché d’Athènes, l’Agora, au Ve siècle avant JC.

Pour comprendre le Prince moderne, il faut reconnaître que le marketing est la forme bureaucratique de la sophistique. C’est à quoi s’emploie ce livre dans le but d’analyser les phénomènes du pouvoir dans notre société.

* Romain Laufer est professeur associé au département marketing du CESA (HEC, ISA, CFC). Il est en particulier spécialiste de marketing et de management public.

* Catherine Paradeise est maître-assistant de sociologie à l’université de Nantes.

 

 

 

Et pendant ce temps là les ventes au kilo de la machine microstock continuent, domination du marché, imposition du "libre de droits" comme norme dominante …

 

 

 

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