Piou Piou
“Et quant vous ouvrez votre quotidien, pioupou d’un sou, cornet de pommes de terre frites, vous exhumez des tâches de graisse deux ou trois nouvelles qui ne sont pas seulement vraies.” Alfred Jarry.
Le piège des microstocks photo
Sur le site Photovore , webzine sur la photographie numérique, une interview d’un photographe-graphiste, spécialisé dans la photo de nature , "invité d’honneur révélation à Montier-en-Der" en 2007 : Stéphane Hette.
Photographe, qui un temps, avait succombé à la tentation d’être diffusé par un microstock * :
… J’ai commencé moi-même par vendre mes photos sur un micro mais pas à 1€ ! Je me suis peu à peu rendu compte que mes photographies servaient, non pas à des graphistes comme moi, qui pouvaient mettre enfin des photos sur des plaquettes de PME, mais à de grands groupes de presse, de téléphonie, de distribution et à de grosses agences de com qui piochaient allègrement pour presque rien dans une ressource que je croyais au départ plus destinée aux blogs qu’aux 4 par 3 des grandes enseignes …
Interview intégrale sur le site Photovore
* microstock : agence photo en ligne qui diffuse des photographies à prix cassés sur le mode du "libre de droits" (Casse des droits des auteurs des photographies ou l’art cynique de piétiner le Code de la propriété industrielle), agence qui s’alimente avec les travaux d’une multitude d’amateurs (dont la plupart ne déclarent pas leurs ventes au fisc), quelques pros égarés et une poignée de stakhanovistes qui font dans la production industrielle de visuels en série, visuels passe partout, un monde où les modèles photo sont tous beaux et sont toujours dans de beaux intérieurs avec des poses stéréotypées, on se croirait à voir cette daube des crétins stakhanovistes dans un feuilleton tv de merdre avec scénario gnan gan à la clé, une sorte d’univers orwellien : la police de l’image, un cauchemar esthétique et social ! Fuck off !
Un marché photographique mondialisé sans charges sociales …
Sur le site Mediapart un article de Michel Puech sur une multinationale de l’image US (droit géré et libre de droits) qui va licencier une bonne partie de son personnel salarié.
Le journaliste de Mediapart a réussi à entrer en contact avec le dircom de la boite et à le faire parler un peu, ce qui est plutot rare (du moins pour ce qui touche aux questions sociales!), pour lui pas de problème pour commercialiser les travaux des amateurs, amateurs ou pros : dans tous les cas l’essentiel est d’avoir leurs images, dans le cadre d’un minimum de rapports avec le photographe (photographe vache à lait), et de les diffuser sans avoir de charges sociales à verser et sans prendre de risque par rapport au droit à l’image des personnes photographiées (en utilisant des photos d’amateurs : c’est mal barré !)
Bref si on résume, la problématique est la suivante : comment s’y prendre pour continuer à ramasser un max de tunes sur un marché mondial hyper conccurrentiel, un max de blé pour s’en mettre plein les poches et satisfaire les actionnaires ?
Réponse : ne pas s’encombrer avec des salariés ! Avec des charges, des conventions collectives, des salaires, … Du free lance ! De l’amateur free lance !
Voir également le British Journal of photography
Et toujours sur ce journal anglais, il est question de l’autre mastondonte US de la photo
Salon de la photo, Paris 2009 : manifestation de photographes pros
Manifestation de photographes à Perpignan
"A l’issue des traditionnelles projections de « Visa pour l’image – Perpignan » qui se déroulent tous les soirs au Campo Santo, des militants de l’association Freelens-ANJRPC, de l’Union des photographes créateurs (UPC) et de la Société des auteurs des arts visuels et de l’image fixe (SAIF) ont pris la parole avec un mégaphone …" Suite sur Mediapart.fr
"…une seule vision du monde est diffusée en boucle. Alors qu’on a plus que jamais besoin du doute et de la singularité contenus dans de vraies visions d’auteur, l’information est le plus souvent réduite à un produit de consommation sensationnel, people…" Suite du papier de Magali Jauffret
Festival Visa pour l’Image à Perpignan
FreeLens et la SAIF, en partenariat avec l’UPC, organisent un point d’information durant le festival Visa pour l’Image à Perpignan, sur le thème suivant :
Droits réservés…
Libre de droit…
Droits d’auteur…
Droit dans le mur ??!
Prolifération des photos publliées en “DR”, en “libre de droits”, photos des amateurs (sur les plates formes appartenant à des multinationales et sur les microstocks qui bradent les photos) illustrant des articles dans la presse papier et en ligne, réforme du droit d’auteur des journalistes par la loi Hadopi …
Le poing sur la table : point info organisé par freelens et la saif
Le vendredi 4 septembre à 10h30, au Palais des Congrès
Salle Jean-Claude Roland (1er étage) à Perpignan.
Visa pour l’image Blog
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La SAIF – FreeLens
121 rue Vieille du Temple
75003 Paris
FRANCE
http://www.saif.fr
http://www.freelens.fr/
http://www.photojournalisme.fr/
Pas d’argent pour les photos !
Françoise Demulder (Photographe pour Sipa, Gamma, Corbis …) est morte dans la misère en septembre 2008 sans aucune couverture sociale
“Ceux qui leur achètent les photos ? Ne vous inquiétez pas pour eux, ils ont la sécu, une mutuelle complémentaire et ils cotisent à des caisses de cadres plein pot. Ils ont le cul bien au chaud derrière leur bureau, ils auront une bonne retraite …”
Témoignage d’un photographe pro sur le site photographie.com :
“Après quelques clichés réalisés sur demande pour un local, on me déclare qu’il n’y a plus de budget pour les prises de vues. Alors effectivement, d’une part on voit des rédacteurs munis d’APN à 100 balles qui vous font des photos techniquement pourries et souvent mal cadrées, d’autre part quelques “particuliers” introduits et suffisamment bien équipés se font un peu de black …”
Témoignage d’un photographe pro sur le site des Editions Luigi Castelli :
“Voir des institutions publiques financées par les contribuables bafouer les lois, notre travail et nos vies, ça me met hors de moi…
… Mieux encore et surtout très énervant, les élus locaux tiennent leurs grands discours du genre : « Nous oeuvrons pour développer l’économie et dynamiser l’emploi » mais préfèrent subventionner des associations qui feront des reportages gratos à notre place ! …
… Et lorsque ces structures phagocytes ne trouvent pas les photographies gratuites qui leur manquent, elles se tournent vers les quelques photographes professionnels survivants pour leur demander des photos pas chères (bien en deçà des tarifs pros) pour boucher un trou sur la plaquette ou sur l’affiche qu’elles vont publier…
Quant au Code de la Propriété Intellectuelle, ces gens-là l’ignorent totalement. Extrait d’une discussion authentique avec un élu local : …”
Profession photographe indépendant (Auteur-photographe)
Profession photographe indépendant
Eric Delamarre
Eyrolles (2009).
S’installer en tant que photographe indépendant est une gageure, peut-être plus que dans certains autres secteurs d’activités, tant les statuts sociaux et fiscaux du photographe sont complexes. De la déclaration d’activité au choix d’une couverture sociale, des devis à la facturation des travaux et rémunération des modèles, des éléments comptables et commerciaux au droit des tiers, cet ouvrage rassemble conseils pratiques et documents administratifs annotés pour aider le photographe indépendant à lancer, puis à gérer son activité. Éric Delamarre, photographe indépendant aguerri et formateur en gestion dans plusieurs écoles de photographie, présente ici une mise à jour complètement remanié de son ‘livre Profession. auteur-photographe", précédemment publié avec le soutien l’Union des photographes créateurs (UPC). Le sommaire du livre est donné sur le site de l’éditeur .
Site de l’auteur : http://www.edelamarre.com
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Les barêmes de l’UPP (Union des Photographes Professionnels) sont désormais accessibles en ligne, barêmes qui ne sont que tarifs indicatifs, ils vous permettront d’avoir des points de repère pour déterminer vos tarifs à vous et d’ apprécier le caractère dérisoire (les clopinettes) des tarifs imposés par certains utilisateurs de photos (Editeurs, presse, service de com, …), ils sont légion !
Les barêmes sont ici : http://www.upc.fr/presentation.php?section=publications à la rubrique : Barèmes indicatifs de cessions de droits d’auteur pour les photographies prééxistantes -plus bas-Téléchargez les barèmes.
Quant vous avez une commande d’une structure touristique ou autre : ne leur laissez jamais vos photographies pour toutes utilisations -pour alimenter leurs photothèques- (çà va à l’encontre du code de la propriété intellectuelle*), au pire vous pouvez leur laisser vos travaux dans le cadre d’une cession forfaitaire des droits de reproduction : par exemple vous leur faites un forfait pour l’utilisation de x photos sur toutes leurs brochures pour par exemple l’année 2011, toutes autres utilisations étant interdites (affichettes, affiches, ..) sans votre autorisation écrite et le versement de droits d’auteur, et bien entendu vous n’autorisez pas que vos photos soit données à des tiers (presse, éditeurs, entreprises, …), c’est à vous de facturer des droits pour toute nouvelle reproduction de vos oeuvres.
Et le fait d’être artisan ou autres statuts (et non auteur-photographe), ne vous empêche en aucune façon de facturer des droits d’auteur (des droits de reproduction) pour des reproductions de vos photos sur des supports papiers et autres, les droits d’auteur sont fait pour çà ! (Voir le livre de Delamarre).
Quant vous laissez vos travaux pour toutes ulitlisations, sur tout types de supports, ,pour une durée non limité dans le temps, pour le monde entier …("Vente au kilo") : vous coupez la branche sur laquelle vous êtes installé et vous faites dans le "libre de droit" (illégal en France), vos photos seront utilisées pendant des années et des années et seront données à droite et à gauche (et vous ne toucherez pas un centime quant une de vos photos se retrouvera, par exemple, en pleine page, sur un magazine qui tire à plus de 400 000 exemplaires ou quant une cinquantaine de vos photos se retrouveront sur un livre vantant les mérites de votre beau département).
De plus vous avez droit à la mention de votre nom, c’est une obligation !
*Article L.131-3 du Code de la Propriété Intellectuelle : La transmission des droits de l’auteur est subordonnée à la condition que chacun des droits cédés fasse l’objet d’une mention distincte dans l’acte de cession et que le domaine d’exploitation des droits cédés soit délimité quant à son étendue et à sa destination, quant au lieu et quant à la durée.
Art. L.121-1 du CPI : L’auteur jouit du droit au respect de son nom, de sa qualité et de son oeuvre. Ce droit est attaché à sa personne. Il est perpétuel, inaliénable et imprescriptible. Il est transmissible à cause de mort aux héritiers de l’auteur…
Guide à l’usage des photographes et des utilisateurs des photographies