Stop au système Microstock de casse des Droits des Auteurs !

Joe Tof

Les microstocks ne créent rien, ils dévastent les marchés existants !

 

Sur le photoblog  Photo Business News & Forum un post du créateur du blog, John Harrington (Son site pro) :

"Microstock Creates New Markets? – No, It Devastates Existing Ones" :

They came in like a drunk bull in a china shop with careless regard for the devastation on the existing market. Jonathan Klein, co-founder of Getty Images, on justifying the acquisition of iStockphoto, suggested all the new markets they could go into. Yet, iStockphoto is going to kill off the golden egg goose that was Getty Images.

Traduction approximative : les microstocks  sont arrivés en état d’ébriété comme un taureau dans un magasin de porcelaine sans se soucier  le moins du monde de la casse du marché existant. Jonathan Klein, co-fondateur de Getty Images, a justifier l’acquisition d’iStockphoto, comme permettant l’ouverture à de nouveaux marchés . En fait l’acquisition de ce microstock va tuer la poule oeufs d’or qu’ a été Getty Images.

A voir son site professionnel, c’est d’une certaine façon l’Amérique qui nous le dit !

 

Et sur la présentation de son photoblog, il nous précise qu’il y a  un "Photo Business Forum Flickr Group", c’est  à dire des photos sur les serveurs de Yahoo, cette société possède en effet la plateforme Flickr (acheté en mars 2005,  à Ludicorp, société basée à Vancouver au Canada).

Et là,  je ne suis pas sur que le business soit pour les photographes, Yahoo considère, que, du fait de mettre en ligne des fichiers sur ses serveurs çà donne le feu vert à Yahoo (à tous les sites du groupe)  pour le monde entier à  : "un droit non-exclusif et gratuit d’utilisation permettant à Yahoo et aux sociétés du Groupe Yahoo de reproduire, publier et diffuser ce Contenu aux fins de fourniture des Services, de sa promotion …"

C’est écrit noir sur blanc dans les "Conditions d’utilisation" de leur site Flickr (rubrique en bas de la homepage, le texte cité se trouve dans la rubrique "Licence sur le contenu stocké sur Yahoo"). Vous avez vos photos sur Yahoo : elles peuvent être utilisées par cette multinationale us comme bon lui semble, et le groupe yahoo c’est pas une petite épicerie !

C’est ce qui s’appelle la société du "partage" !

 

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Entendu récemment à propos des microstocks : "C’est l’évolution ! "

Et donc, sans doute , il faudrait faire avec !

Non Merci !

L’évolution,  c’est une évolution technique, celle d’internet, le microstock lui n’est pas une évolution, c’est de la régression sociale pure et dure ! C’est une remise en cause des droits des auteurs (droits qui ont mis plusieurs siècles à s’installer) et du dumping social poussé à son paroxysme (Via l’outil internet) ! Les microstoks (vente au kilo de photos à prix cassés) c’est le retour à une certaine animalité sociale, la loi du plus gros gourdin, celle  des financiers !

A ce propos, sur le forum du chasseur d’images on peut lire des propos pertinents :

Ceux qui prennent les Micro-Stocks pour une évolution économique normale versent dans la caricature sans même sans s’en apercevoir. L’ultra libéralisme pose un certain nombre d’axiomes comme autant de loi naturelles  : la libre concurrence, la loi de l’offre et de la demande… la liberté d’entreprendre et la juste rentabilité. Conneries !

La loi du plus fort se drape dans un discours de liberté et d’égalité. La loi de la jungle est une loi naturelle : Elle ne me convient pas. La maladie est naturelle : je n’en veut pas plus. Alors la liberté d’entreprendre en détruisant des emplois et en exploitant les personnes… C’est non aussi. La morale et la culture nous distingue de ces lois dites naturelles !

En termes modernes : les décentralisations ou les microstocks sont des nouvelles organisations économiques basées sur la destruction d’emplois et l’exploitation des hommes. Ce n’est pas en nous servant quelques exemples de réussites qu’on pourra justifier ces désastres collectifs.

Ce n’est pas un discours plaintif, c’est celui d’un mec qui se bat pour vivre et dont la reconnaissance professionnelle se voit menacée d’abord et ensuite ridiculisée …. Ceux qui se marrent pourraient être les suivants à être victimes d’une décentralisation par exemple. Et il ne me viendrait pas à l’idée de leur souhaiter de connaître ce sort ni de les moquer le jour où ça adviendra. (Repro avec l’autorisation de l’auteur).

 

 Et toujours à propos des "microshiottes", une appréciation salutaire d’un photographe (toujours sur le forum du Chasseur d’images) , en commentaire d’une clause d’un micro-truc ( "… L’ensemble des images vendues sur "micro-truc" sont libres de droit . Vous pouvez les utiliser autant de fois que vous le désirez, sans limite de taille ou de territoire … Vous ne pouvez pas revendre ces images sauf dans le cadre d’un mandat (cas des agences de communication notamment). Cette expression ne signifie pas que l’image peut faire l’objet de n’importe quelle exploitation et que l’utilisateur final en devient propriétaire. Elle signifie simplement que l’usage de cette image ne donne pas lieu au versement de droits d’auteur complémentaires") … "

Voilà exactement le genre de clauses  qui va faire crever le métier. Pixdemesdeu et autres officines du même sale accabit sont des malfaisants qui savent très bien que cette démarche  va accélérer la mort de la photo, mais peu leur importe le but étant de prendre le max de thunes dans la douzaine d’années à venir avant la mort du média . Imaginez bien que derrière le premier niveau de crapulerie, un second niveau va se mettre en place au niveau des agences de com , elles même missionnées par des clients pour proposer des projets . A l’arrivée ça fera comme dans l’agriculture : on empile les intermédiaires : les paysans manifestent quand ils voient qu’on leur paye 10 centimes la laitue qu’on trouve à 1,50 euros à Carrouf . Mais avec l’empilement des pixdemesdeu + des agences de com, le rapport entre ce qu’il reviendra au photographe et ce que la photo sera facturée au client final ne sera pas de l’ordre de X10 ou X20, mais dans bien des cas de l’ordre de X 100 !
Il est évident qu’aucun photographe  ne va brader son travail à Pixdemesdeu, mais ces gens là comptent sur l’ego des gogos pour les alimenter en images…
Tout ça est PUANT.
(Repro du texte avec l’autorisation de l’auteur).

 

 

 

 

 

Vente de tirages de presse sans l’accord des auteurs

 

Paris, le 20 novembre 2009.

DES PHOTOGRAPHES OBTIENNENT EN REFERE LE RETRAIT DE LEURS TIRAGES DE PRESSE D’UNE VENTE AUX ENCHERES

Le Tribunal de Grande Instance de Paris vient d’ordonner le retrait de plus d’une centaine de tirages de presse de la vente organisée lundi 23 novembre 2009 par la société Pierre Cardin Auction Art Rémy le Fur et associés, pour le compte du groupe Hachette Italie.

Plus de trente ans après leur dépôt, Hachette a tenté de vendre, sans l’autorisation des auteurs, une première partie des tirages qui ont ainsi été déposés par les photographes et dont Hachette est entré en possession par le jeu de rachats successifs.

Les photographes ou leur ayants droits, Gilles Caron, Annie Leibovitz, Marc Riboud, Sébastiao Salgado, soutenus par les organisations professionnelles l’UPC et Freelens ainsi que par leur société de gestion collective, la SAIF se réjouissent de cette nouvelle. En effet, le TGI a reconnu la propriété des auteurs sur leurs tirages de presse, ainsi que le fait qu’une telle vente aurait porté atteinte à leur droit moral de destination.

L’agence Magnum, qui agissait pour le compte de douze de ses membres Abbas, Bruno Barbey, René Burri, Robert Capa, Raymond Depardon, Burt Glinn, David Hurn, Martine Franck, Elliott Erwitt, Inge Morath, Gilles Peress, David Seymour, a également obtenu le retrait des tirages de la vente.

De plus amples informations :
- Sur la SAIF : saif.fr
- Sur l’UPC : www.upc.fr
- Sur FreeLens : www.freelens.fr

 

La justice fait retirer d’une vente aux enchères 160 clichés de grands photographes.

Victoire judiciaire des photographes

Commentaire des ordonnances de référé du 20 novembre 2009
 

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21 novembre

"Nous venons d’apprendre à la dernière minute que a société Pierre Cardin Auction Art Rémy le Fur et associés, chargée de la vente, a décidé d’annuler l’intégralité de la vente, afin “de rechercher sereinement les propriétaires des tirages de presse”. Nous assistons là à l’une des plus importante décision de justice concernant le droit d’auteur."
http://www.photojournalisme.fr/?p=349

 

 

Le piège des microstocks photo

 

Sur le site Photovore , webzine sur la photographie numérique, une interview d’un photographe-graphiste, spécialisé dans la photo de nature , "invité d’honneur révélation à Montier-en-Der" en 2007 : Stéphane Hette. 

Photographe, qui un temps, avait succombé à la tentation d’être diffusé par un microstock * :

 

… J’ai commencé moi-même par vendre mes photos sur un micro mais pas à 1€ ! Je me suis peu à peu rendu compte que mes photographies servaient, non pas à des graphistes comme moi, qui pouvaient  mettre enfin des photos sur des plaquettes de PME, mais à de grands groupes de presse, de téléphonie, de distribution et à de grosses agences de com qui piochaient allègrement pour presque rien dans une ressource que je croyais au départ plus destinée aux blogs qu’aux 4 par 3 des grandes enseignes …

 

Interview intégrale sur le site Photovore

 

 

 

* microstock : agence photo en ligne qui diffuse des photographies à prix cassés sur le mode du "libre de droits" (Casse des droits des auteurs des photographies ou l’art cynique de piétiner le Code de la propriété industrielle),  agence qui s’alimente avec les travaux d’une multitude d’amateurs (dont la plupart ne déclarent pas leurs ventes au fisc), quelques pros égarés et une poignée de stakhanovistes qui font dans la production industrielle de visuels en série, visuels passe partout, un monde où les modèles photo sont tous beaux et sont toujours dans de beaux intérieurs avec des poses stéréotypées, on se croirait à voir cette daube des crétins stakhanovistes dans un feuilleton tv de merdre avec scénario gnan gan à la clé, une sorte d’univers orwellien : la police de l’image, un cauchemar esthétique et social ! Fuck off !

 

 

 

 

 


L’hôpital public entre les mains des assureurs et des financiers

 

La santé, l’hôpital public : un marché immensément juteux pour les compagnies d’assurances et autres sympathiques financiers ! Une super société qui se profile à l’horizon avec nos "amis des assurances" et leurs amis aux commandes qui leur donnent un bon coup de main … !

 

Un article d’André Grimaldi sur le Monde Diplomatique :

 

… ainsi pourra naître un nouveau système de santé, véritable coproduction franco-américaine ayant gardé du système français la CMU et le financement des cas les plus graves par la collectivité, et ayant pris au système américain la gestion par les assureurs privés du marché rentable de la santé : un cauchemar pour les médecins et pour les malades, un rêve pour les assureurs et les « nouveaux manageurs ».

 

 

Article intégral

Traitement de choc pour tuer l’hôpital public

Le Monde Diplomatique

 

 

 

L’hôpital malade de la rentabilité
André Grimaldi
Fayard (avril 2009).

L’hôpital va mal. Il va mal parce que la société va mal. Et notre société va mal parce que les valeurs collectives sont ébranlées par deux processus simultanés: la technicisation qui libère l’homme de la nature, mais peut le rendre esclave de la technique; la marchandisation qui transforme tout, y compris les rapports humains les plus essentiels, ceux qui engagent la vie et la mort, en un simple commerce. Enfant des CHU, André Grimaldi ne se résigne pas au renversement des valeurs actuelles qui font du médecin un producteur de soins, du malade un consommateur, de la médecine une affaire. Médecin salarié convaincu que l’application du "juste soin au juste coût" exigée par son éthique professionnelle s’accompagne mal des conflits d’intérêts, l’auteur critique les réformes mises en oeuvre qui visent à faire de la santé une marchandise comme les autres et de l’hôpital une entreprise : la tarification à l’activité dite "T2A" qui pousse les médecins à multiplier les actes rentables, le numerus clausus qui a conduit à la pénurie médicale actuelle et à l’importation de médecins étrangers, le développement de consortiums de cliniques privées commerciales, l’arrivée des assureurs privés sur le "marché de la santé". Quel monde allons-nous laisser à notre jeunesse? A partir de son expérience personnelle, le professeur Grimaldi nous livre de nombreux exemples de cette déshumanisation à l’œuvre dans le service public, très souvent des cas ubuesques qui défient le bon sens. Une autre voie est pourtant possible: un système basé sur la solidarité faisant coexister un service public et un secteur privé à but non lucratif.

André Grimaldi, chef de service à la Pitié-Salpêtrière, est connu pour son engagement contre la réforme actuelle de l’hôpital ; il est l’instigateur de l’appel du 18 juin 2008 pour sauver l’hôpital public (www.appel-sauver-hopital.fr). Diabétologue, il travaille sur les complications du diabète et sur l’éducation thérapeutique du patient.

 

 

 

Un marché photographique mondialisé sans charges sociales …

 

Sur le site Mediapart un article de Michel Puech sur une multinationale de l’image US (droit géré et libre de droits) qui va licencier une bonne partie de son personnel salarié.

Le journaliste de Mediapart a réussi à entrer en contact avec le dircom de la boite et à le faire parler un peu, ce qui est plutot rare (du moins pour ce qui touche aux questions sociales!), pour lui pas de problème pour commercialiser les travaux des amateurs, amateurs ou pros : dans tous les cas l’essentiel est d’avoir leurs images, dans le cadre d’un minimum de rapports avec le photographe  (photographe vache à lait),  et  de les diffuser sans avoir de charges sociales à verser et sans prendre de risque par rapport au droit à l’image des personnes photographiées (en utilisant des photos d’amateurs : c’est mal barré !)

Bref si on résume, la problématique est la suivante : comment s’y prendre pour continuer à ramasser un max de tunes sur un marché mondial hyper conccurrentiel, un max de blé pour s’en mettre plein les poches et satisfaire les actionnaires ?

Réponse : ne pas s’encombrer avec des salariés ! Avec des charges, des conventions collectives, des salaires, … Du free lance ! De l’amateur free lance !

L’article sur Médiapart

Voir également le British Journal of photography

Et toujours sur ce journal anglais, il est question de l’autre mastondonte US de la photo

 

 

Les fossoyeurs de la sécurité sociale

Les fossoyeurs
Christian Lehmann
Editions Privé (janvier 2007).
18 euros

Les Fossoyeurs, comme les Envahisseurs que traquait David Vincent dans la célèbre série américaine des années 60, viennent d’une autre planète, celle où le profit est roi. Ces extra-terrestres ont pris forme humaine pour mieux nous infiltrer et nous soumettre aux lois du marché, au nom du néolibéralisme, de ce système dans lequel il s’agit de courir toujours plus vite, quitte à laisser sur le bord du chemin les plus faibles .

Ne plus payer pour les vieux, les malades, les handicapés, tous ceux qui ralentissent la marche en avant vers des lendemains qui chantent pour l’actionnaire.

Christian Lehmann a vu les Fossoyeurs. Il les a suivi, a infiltré leurs lieux de pouvoir, décrypté leurs messages : ce sont eux qui nous expliquent que le déficit de la Sécurité Sociale est lié au laxisme généralisé de patients abuseurs et de médecins complices. Eux qui inlassablement désignent des fraudeurs et des parasites aux aides sociales, pour amener la population à désespérer du système solidaire. Eux qui cherchent à responsabiliser par l’argent les plus démunis. Le cauchemar a déjà commencé. Ce sont nos vies qui sont en jeu.

En quelques années à peine, ils ont profondément modifié le paysage sanitaire français, installant dans la population l’idée que la santé était un commerce comme un autre, que le système de Sécurité Sociale était obsolète et financièrement intenable. Ils ont appliqué, en ville, à l’hôpital, en dépit du bon sens, les dogmes de leur secte, laminant les expériences de sortie du paiement à l’acte, cautionnant et généralisant les dépassements tarifaires, introduisant à l’hôpital le tri des patients selon la rentabilité, modifiant le fonctionnement de la Sécu pour y appliquer des objectifs financiers masqués sous prétexte de maîtrise médicalisée.

 

 

 Le mythe du "trou de la Sécu"
Julien Duval
Liber – Raisons d’agir (avril 2007)
6 euros

A en croire les médias et les débats politiques, la Sécurité sociale serait menacée de faillite par un déficit abyssal. Pour faire face à l’augmentation des dépenses et au vieillissement de la population, notre système de protection sociale, créé en 1945 pour donner "la garantie à chaque homme qu’en toutes circonstances il pourra assurer sa subsistance et celle de personnes à sa charge", serait condamné à se "réformer" sans cesse: déremboursements, réduction des prestations, hausse des cotisations, voire privatisation.

Chercheur au CNRS, Julien Duval renverse les termes du problème: il n’y a pas de "déficit de la Sécu" mais "un besoin de financement" que les gouvernements successifs ont décidé de ne pas satisfaire en multipliant depuis 1993 les exonérations de charges sociales. En effet, l’affaiblissement de la protection sociale découle non pas d’arbitrages techniques mais d’un choix politique: le transfert généralisé des " risques" du capital vers le travail.

Extrait du livre de Julien Duval

 

"…Affirmer qu’il est impossible de boucher le trou de la "Sécu", mais qu’on doit boucher sans compter les milliards le trou des banques ?"
Alain Badiou, philosophe, page 19, Le Monde et son supplément Le Monde 2 du 18 oct 08).

 

 

 

 

Hippocrate malade de ses réformes
Frédéric Pierru
Editions du Croquant (2007).

 Le diagnostic officiel est pessimiste, le pronostic plus encore : le système de santé français connaîtrait une " crise profonde " ; il serait " en faillite " faute de pouvoir " réguler " l’" explosion " des dépenses de santé ; malgré un " trou de la Sécu abyssal ", il ne garantirait même pas un accès universel à des soins de qualité. Et les gouvernements, les experts et les journalistes de stigmatiser l’" exception française " pour mieux célébrer nos voisins européens qui, eux, auraient eu le courage d’engager des réformes certes difficiles mais nécessaires.

Un examen attentif de ces réformes montre, toutefois, qu’il n’existe pas d’exception française et que les systèmes de santé européens sont mis en crise dans le but de privatiser et de libéraliser le secteur, avec les encouragements de l’Union européenne et de l’OCDE. Le paradoxe veut que ce soit le cancre des pays développés – les États-Unis – qui inspire désormais les décideurs européens. Même si, en France, l’État resserre son emprise sur l’assurance maladie et se gargarise de la Couverture maladie universelle, notre pays n’est cependant pas à l’abri de la doxa néolibérale. L’étatisation pourrait être le levier de la mise en concurrence prochaine de l’assurance maladie et des hôpitaux. Des voix, notamment patronales, s’élèvent pour presser l’adoption de réformes en ce sens, dans un débat public monopolisé par une poignée d’experts. Le discours modernisateur oscille alors entre la pédagogie économique et la répétition ad nauseam de poncifs, comme les " abus ", sur le fondement de chiffres parfois fantaisistes, souvent contestables et toujours intéressés.

La critique sociale passe d’abord par un triple refus : celui de l’économisme ; celui de la reddition face au " bon sens " gestionnaire ; celui de la posture défensive qui, dénonçant le rationnement des soins, en vient à défendre les revenus des médecins et les profits de l’industrie pharmaceutique. Elle doit ensuite partir d’un constat radical : la santé est un enjeu politique avant d’être un problème économique ou médical. La question sanitaire rejoint alors la question sociale, redevenant un sujet de réflexion pour les sciences sociales et, au-delà, de délibération démocratique. La santé est le terrain privilégié d’interpellation des fondements économiques, sociaux et politiques du nouvel ordre économique.

Frédéric Pierru, docteur en science politique, est sociologue, chargé de recherche au CNRS, membre de l’IRISES (Paris IX Dauphine). Ses publications portent sur la réforme des systèmes de santé français et européens, le renouveau de la santé publique en France et les enjeux politiques de la gestion.

 

Comment se prépare la privatisation de la sécu

 

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