services publics de santé
Manifeste pour une santé égalitaire et solidaire
André Grimaldi, Didier Tabuteau, François Bourdillon, Frédéric Pierru,
Olivier Lyon-Caen.
Odile Jacob (Septembre 2011).
Extraits :
Après la création de la Sécurité sociale en 1945 en application du programme du Conseil national de la résistance, les générations de l’après-guerre ont fait le choix de la solidarité et d’un investissement collectif exceptionnel pour protéger la santé de la population….
Notre système de santé, construit historiquement sur les valeurs de solidarité et d’égalité, doit reposer aujourd’hui sur six principes essentiels : la solidarité, l’égalité, la prévention, la qualité des soins, l’éthique médicale, la démocratie sanitaire. … Ces valeurs clés doivent se traduire concrètement dans une politique visant à renforcer les services publics de santé pour répondre aux besoins de la population contre la logique actuelle de privatisation et de marchandisation … Sous des formes diverses, une entreprise de déconstruction des services publics de santé paraît engagée …
Aujourd’hui, près de 15% de la population française, 30% de ceux qui n’ont pas d’assurance complémentaire, renoncent délibérément à des soins parce qu’ils n’ont pas les moyens financiers d’y accéder …
Nous voulons combattre l’idée que la santé est un bien comme un autre. La concurrence, en santé, fait monter les coûts, et les résultats sont catastrophiques. Le malade, encouragé par les assurances privées, croit que plus c’est cher, plus c’est efficace. C’est faux …
D’autres extraits sur Tempsreelnouvelobs.
Sur Libération papier (20-30 octobre 2011 ) :
La solidarité s’exprime dans le prélèvement : on paye en fonction de ses revenus. Avec le système privé, on paye une prime quels que soient ses revenus et on ne reçoit pas en fonction de ses besoins mais en fonction du niveau du contrat. La solidarité doit s’exprimer aussi entre patients à risque et bien portants. Or, dans le privé, les personnes à risque -en particulier les personnes agées- paient plus. C’est une logique assurantielle qui n’est pas du tout celle de l’Assurance maladie, laquelle fonctionne sur la redistribution et la solidarité.
Au fil des années , les inégalités se sont ainsi creusées, en fonction du territoire, de l’âge, des catégories professionnelles et surtout en fonction des revenus car les "mutuelles et assureurs privés sont devenus non plus complémentaires mais indispensables et leurs primes ne cessent d’augmenter : + 44% en 8 ans!" André Grimaldi, Professeur de diabétologie (Pitié Salpêtrière).
C’est comme la logique des microstocks, la vente au kilo de visuels, le libre de droits, çà remets en cause radicalement une logique de revenus décents, revenus, via des cessions de droits en fonction de l’usage des photos (conformément au Code de la propriété intellectuelle, texte qui est un bouclier social). La logique est la même : celle de la casse sociale !