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Bouffer l’autre
Un système commercial ultra-concurrentiel, le système microstock, système entre les mains de sociétés de capital investissement, qui entre en concurrence avec le même système, çà donne des choses un peu spéciales quant elles se traduisent via des opérations de com (pleines pages de pub depuis des mois, des deux microstocks qui dominent le marché en France, sur des magazines de design, de webdesign, …).
Pour se démarquer, le microstock, qui essaie de prendre des parts de marché à l’autre (notamment sur l’Europe), parle de photos à partir de 0,76€, soit 0,01 cent de plus que l’autre ! Y’a des publicitaires qui sont vraiment plein de talent ! Où trouvent-ils autant d’idées géniales?
« Des images libre de droits exclusives » ? C’est de l’humour ?
Mise en scène d’un graphiste, utilisateur de photos « libres de droits » à prix cassés, c’est effectivement un usage très répandu chez les graphistes free lance, studios graphiques, agences de com. Les graphistes en free lance qui produisent leurs superbes créations avec des tofs « pas chères » bouffent la vie des photographes pros et ces graphistes se font de leur côté bouffer leur vie par les vecteurs « libres de droit » des microstocks, vecteurs produits au km dans les pays de l’est, entre autres.
Une économie dont les acteurs s’entredévorent, duplicata de l’économie des microstocks où le but est de dévorer l’autre !
Ce système est devenu prépondérant, les produits des microstocks sont omniprésents sur toutes sortes de supports de com, dans le privé comme dans le public, on nage dedans en continuité.
Dans quelle société sommes nous ? On peut encore utiliser le terme « société » quant des acteurs se donnent comme perspective celle de bouffer l’autre ?
Le net, au fil des jours, lève le voile sur le fonctionnement de cette domination dont la clé est notre système de captation des richesses par un petit groupe, un fonctionnement économique moralement et mathématiquement condamné. Gilles Bonafi.
Novlangue : la rhétorique du délitement républicain
Que faire quant vous êtes critiqué de toutes part, par des politiques, par des journalistes, par des citoyens, par des auteurs (qui vont jusqu’à lancer des pétitions) … : de la com ! Il faut légitimer son existence, montrer son utilité, influencer, …
Une campagne de pub avec un budget de 3,2 millions d’euros (çà coute plus cher que de faire la déco d’un site web avec des tofs de chez les canadiens) avec un slogan du type :
La création de demain se défend aujourd’hui.
Les spots et encarts publicitaires visent à promouvoir le lancement du label PUR ( Promotion des usages responsables) qui doit :
aider les internautes à identifier les plates-formes [de téléchargement] respectueuses des droits des créateurs.
Ben oui Messieurs les photographes : adaptez-vous à la réalité économique des fonds de capital investissement US en mettant vos tofs sur les plate-formes libres de droits des épiciers à coûts cassés qui vendent au black et demain sera un jour nouveau pour vous : le RSA !
Avec des heures de boulot à faire dans l’intérêt public : des tofs gratuites pour la mairie de ton bled, pour le Conseil Général, pour l’office de tourisme, c’est bien connu quant on touche des clopinettes pour survivre on est des assistés, il faut se rendre utile et montrer sa volonté d’insertion dans cette belle société ! Une société respectueuse des droits des créateurs !
Parler d’aider les internautes à identifier les plates formes de téléchargement respectueuses des droits des créateurs , et dans le même temps accorder un label offre légale au système microstock (l’accorder à un microstock c’est donner l’absolution au système microstock), système de viol permanent du droit, de piétinement éhonté, exacerbé et scandaleux, du Code de la propriété intellectuelle, système de casse des droits des auteurs, système de précarisation des auteurs : on est là dans le délitement républicain le plus expressif qui soit, fusse t-il, ce délitement, masqué par une campagne de communication !
Hadopi perdue en naze campagne
Pour un Internet plus PUR avec Hadopi
A l’occasion du lancement de son label de téléchargement légal, la Haute autorité s’offre une campagne de pub, rejetée de manière unanime sur Internet.
Si l’on veut transformer les gens en consommateurs décervelés pour qu’ils ne gênent pas le travail quand on réorganise le monde, on doit les harceler depuis leur plus tendre enfance. Noam Chomsky.
On avait parfaitement compris, longtemps avant George Orwell, qu’il fallait réprimer la mémoire. Et pas seulement la mémoire, mais aussi la conscience de ce qui se passe sous nos yeux, car, si la population comprend ce qu’on est en train de faire en son nom, il est probable qu’elle ne le permettra pas. C’est la raison principale de la propagande. Noam Chomsky.
Le pouvoir se réduit donc au fait du pouvoir, et la domination à un problème pragmatique, celui de son maintien par la manipulation de l’opinion. R Laufer et C Paradeise, Le Prince bureaucrate, Flammarion 1982.
La fabrication du Consentement.