précaires
Grève des chômeurs
Intrusion en direct sur le plateau de "L’objet du scandale"
envoyé par zap-tele. – L’info video en direct.
… Les réformes de Pôle emploi ou du RSA cherchent à nous coincer, un par un, pour nous faire accepter des emplois de 10h par semaine payés une misère dans les secteurs les plus difficiles …
Il faudrait accepter n’importe quel travail sous peine de perdre une allocation de survie. Et qu’en plus nous soyons reconnaissants. Devrions-nous avoir honte de ne pas savoir nous vendre à n’importe quel employeur, honte de ne pas vouloir déménager pour un boulot, honte de ne pas accepter tout et n’importe quoi, de ne pas plier, en somme, devant la raison économique ? …
Communiqué du http://www.cip-idf.org :
Appel de la coordination des collectifs de chômeurs et précaires : tous en grève lundi 3 mai !
Le chaos provoqué par l’explosion du nombre de chômeurs et l’engorgement sur le marché du travail, aggravés par les dernières mesures gouvernementales (fusion ANPE/ASSEDIC, Offre Raisonnable d’Emploi, 39 49, RSA accompagné d’une perte des droits connexes) expose au grand jour le véritable visage de la crise : un phénomène généralisé de paupérisation des populations et une stratégie de restriction des conditions d’accès des plus pauvres aux minimums vitaux. Seulement ce visage grimace : il grimace parce que son modèle d’insertion par le travail apparaît des plus cynique quand tout un chacun peut être amené à faire l’expérience du caractère structurel et massif du chômage et de la précarité. Il grimace parce qu’il doit relever un défi environnemental et ne nous propose que des emplois directement ou indirectement impliqués dans le désastre écologique. Il grimace enfin parce que l’augmentation des suicides, des arrêts de travail et des démissions chez les travailleurs sociaux et autres salariés des machines de contrôle, marque la réticence de ces derniers vis-à-vis de leurs fonctions qui les conduisent à jouer de plus en plus le rôle d’une police du contrôle, à être les instruments des sanctions et des radiations des chômeurs.
Dès lors comment se traduit cette stratégie de mise au pas des populations les plus pauvres ? Par les menaces sur les revenus de survie, par une précarisation des contrats de travail, mais également par une injonction à donner son temps aux exploiteurs, à travailler à son employabilité en se rendant disponible aux innombrables évaluations, entretiens, ateliers de coaching et autres stages bénévoles censés nous rendre dociles en même temps qu’ils nous empêchent d’user de ce temps pour élaborer des formes politiques – émancipatrices, égalitaires et écologiques – d’organisation du vivre-ensemble…
Grève des chômeurs : étudiants, stagiaires, participez aussi !
… La politique, fille de la diplomatie et de l’escroquerie courtoise. Jacques Sternberg, La sortie est au fond de l’espace, p.52, Denoël Présense du Futur.
… Il n’y a que deux catégories dans la société moderne : les vendus et les invendables. Jacques Sternberg, Dictionnaire des idées revues .
STOP REOM POUR LES MICROS REVENUS ! (Lâchez les précaires de l’économie avec vos taxes de redevance pour déchets professionnels fictifs, redevances qui servent à engraisser les actionnaires abonnés du CAC 40 !
Travailler beaucoup plus pour gagner nettement moins !
Les Nouveaux Intellos précaires
d’Anne et Marine Rambach
Stock – 450p. – 22.50€
Précaires de la presse ou de l’édition, enseignants ou chercheurs jetables, architectes sous-payés ou stagiaires au musée, depuis 2001, avec la sortie du livre d’Anne et Marine Rambach, ils portent un nom : les Intellos précaires. On découvrait cette population au destin paradoxal : diplômée et compétente, studieuse et créative, elle vit, pas toujours mal, dans des conditions de grande précarité – avenir incertain, revenus fluctuants, déni de droits. Malgré une couverture sociale minimale ou inexistante, les intellos précaires continuent à exercer ces métiers qu’ils ont choisis par passion. On annonçait alors leur disparition : les baby-boomers partant à la retraite, les OS de l’intellect n’allaient pas tarder à prendre leur place et, enfin, s’embourgeoiser. Mais non. Les plans de titularisation de la fonction publique ont fait long feu, les postes abandonnés par les jeunes retraités sont supprimés, et puis, surtout, les entreprises et les institutions ont pris goût à cette main-d’œuvre si flexible et si économique. La précarité a le vent en poupe. Disons-le : l’intello précaire est le modèle secret du patronat. Il n’est pas précaire, il est indépendant. Il n’est pas soumis, il est professionnel. Il n’est pas sous-payé, il est compétitif. Même quand il est de gauche, il est ultra-libéral. Reste une question : mal défendus par les syndicats et rêve inavoué du patronat, jusqu’où iront les intellos précaires dans la soumission et la paupérisation ? Réforme de la recherche, réforme des universités, réformes de l’audiovisuel, réforme de la presse écrite, les intellos précaires sont au cœur de l’actualité. Le savent-ils ? Qu’en pensent-ils ? Vont-ils se faire entendre un jour ?
Un papier d’Hubert Artus sur Rue89, à propos du livre “Les nouveaux intellos précaires” :
” … la précarité de cette « nébuleuse de travailleurs de l’intellect qui partagent un certain sort dans le monde du travail contemporain » s’est aggravée. Et les syndicats et les partis de gauche ne se sont toujours pas vraiment emparés du sujet … “ Suite
” L’Omerta de la précarité dans la presse française” : un papier de Gérard Gastaud sur Rue89.
“… La précarité s’accroît dans la presse française. Qui cela concerne-t-il ? Toutes les personnes qui ne sont pas en CDI. Pourquoi une définition aussi vague ? Parce que cette précarité est sciemment censurée par les directions et les rédactions des entreprises de presse…
… En ce qui concerne la photographie, les services photo des magazines imposent l’Agessa
(caisse d’assurance pour les artistes), car ils ne payeront que 8% de charges au lieu des 40% pour le régime général, comme cela doit l’être ...
… Pour disposer de photographes dociles, les services photo font, pour une large part, appel au récurrent « jeune photographe ». Lecteurs, lorsque vous lirez ou entendrez l’éloge du « jeune photographe » de la part d’un patron de presse ou d’un responsable d’un service photo, méfiez-vous. C’est juste le synonyme d’exploitation …”. Suite
Et :
Génération précaire appelle les stagiaires à la vigilance
Le paradis sur terre des intellos précaires
Première parution des intellos précaires :
Les intellos précaires
Anne Rousseau et Marie Rambach
Fayard, novembre 2002
Les intellos précaires n’existent pas dans le classement officiel des catégories sociales. Ils occupent plusieurs emplois à la fois ou pas du tout, leur statut change sans cesse, ils ne savent souvent pas eux-mêmes quelle est leur situation légale et où ils doivent cotiser. La situation des intellos précaires n’est prise en compte nulle part. Les assedic n’ont rien à leur proposer, ni les caisses de retraite, ni la sécurité sociale. Sur le long terme, leurs droits sont inexistants, partiels ou dérisoires. Contrairement aux intermittents du spectacle, les intermittents de l’intellect ne bénéficient souvent d’aucune protection. Le mode de vie des intellos précaires est celui d’enfants des classes aisées ou moyennes, habitués à un certain confort, à une consommation importante de produits culturels et de loisirs. Mais leurs revenus ne sont pas à la hauteur. Et on ne leur fait pas crédit. Ils jouissent cependant d’un niveau de vie apparemment identique à celui qui était le leur lorsqu’ils dépendaient de leurs parents. Ils vivent en centre-ville, mais dans des studios minuscules où les livres s’entassent jusqu’au plafond. Ils vont au cinéma, a chètent des livres , vont au restaurant. Mais ils font leurs courses chez Leader Price, sautent le petit-déjeuner, dînent d’un plat de pâtes au beurre, trichent dans les transports en commun. Ils n’ont pas de machine à laver, pas de baignoire, et surtout pas de voiture. Mais ils sont peut-être abonnées au câble. Ils ont Internet.
Dans certains secteurs, les intellos précaires sont partout: l’enseignement privé et public, les collectivités locales, les associations, les ministères, la presse, l’édition, les entreprises de communication et de publicité, les entreprises culturelles. Ils sont les petites mains indispensables du monde culturel français. Ils hantent les rédactions, les couloirs des maisons d’édition, les salles des profs. Mais ils ne restent pas. Ils n’ont pas de bureau, changent de lycée. On les joint généralement sur leur portable. En fait, les intellos précaires sont très forts : ils sont diplômés, souvent très pointus, mais aussi incroyablement polyvalents. Ils savent tout faire et, d’ailleurs, ils font tout. Ils sont entreprenants, créatifs, ils sont super-doués, sauf pour se trouver une place de salarié. Les intellos précaires sont des hyperactifs et leur contribution est considérable dans les domaines des arts et des lettres, de la communication, du militantisme et de l’associatif, et récemment d’Internet. Ils fondent des médias, créent des spectacles, dirigent des groupes politiques. D’ailleurs, les intellos précaires sont reconnus. Parfois même connus. Et, pour cette raison même, ils ne sont jamais considérés comme des précaires. A la croisée de l’ enquête et de la chronique, voici le portrait d’une génération.