capital
Transnationale de l’image à vendre
Je suis une transnationale de l’image, ex propriété d’un milliardaire américain, j’ai racheté un maximum de stocks photo à travers le monde, y compris des structures de type microstock, je fais dans le droit géré, dans le libre de droits et dans le tarif au ras des pâquerettes avec mes microstocks, j’ai moi même été racheté en février 2008 par un fonds de capital-investissement (Private equity fund spécialisé dans les médias, les services, la santé et l’énergie) pour 2,4 milliards de dollars), je suis une machine à faire du cash (ma matière première est fournie gratuitement par une multitude de gentils gars à travers le monde qui se prennent pour des artistes et qui discutent à n’en plus finir sur leur bouzin d’objectif qui ouvre à 2,8), je suis de nouveau à vendre, j’ai demandé à mes potes banquiers de la plus grosse banque du monde de me donner un coup de main de manière à ce que l’affaire soit la plus juteuse possible! Qui suis-je ?
Précision sur la signification et le choix de l’expression "transnationale" : s’il est vrai, comme l’indique Pierre Souryi (La dynamique du capitalisme au XXième siècle, Payot, 1983), que les firmes multinationales constituent des organismes dont les centres de décision échappent au contrôle des divers Etats sur les territoires desquels elles opèrent, elles n’en conservent pas moins un enracinement principal dans la nation de la firme-mère. Les managers des filiales recrutés dans les pays où sont établies ces entreprises dirigent celles-ci sous la direction et le contrôle des organismes centraux de la firme, ce ne sont pas eux qui élaborent et décident de la stratégie globale du complexe. D’où le choix du terme "transnationales", puisqu’il rend mieux, comme le signale Alberto Martinelli (L’impact politique et social des firmes transnationales, Sociologie et Sociétés : Développement national et économie mondialié, Montréal, 1979), l’idée de firmes qui transcendent les frontières nationales, tout en ayant une base bien identifiée dans leur pays d’origine. [Extrait de mon mémoire de maîtrise de 1985, çà tiens encore la route!].