assureurs
La sécurité sociale dans les mains du privé
Un projet de directive à Bruxelles, une ligne, juste une ligne, avec des conséquences énormes, via l’introduction de mécanismes de concurrence au coeur des services de sécurité sociale, porte ouverte aux grands assureurs privés.
Sur le blog de Raoul Marc Jennar :
Bruxelles veut ouvrir la Sécurité sociale au privé :
… Après le MES, après le TSCG, l’offensive néolibérale se poursuit. Parce qu’elle ne trouve aucune résistance de la part des partis qui s’intitulent socialistes, parce que la plupart des confédérations syndicales sont indifférentes à ce qui se passe à l’OMC et à l’Europe, parce qu’en face, le patronat lui est organisé et mobilisé pour arriver à un objectif dont il ne se cache pas : transférer tous les secteurs d’activités au privé.
C’est une ligne passée inaperçue, nichée dans un projet de directive en chantier à Bruxelles. Ses conséquences pourraient être énormes et inquiètent de nombreux parlementaires européens : la Commission prévoit d’introduire des mécanismes de concurrence au cœur des services de sécurité sociale, via des appels d’offres renouvelés, ce qui ouvrirait la porte aux grands assureurs privés… RM Jennar.
Vidéos : Exposé sur l’AGCS de RM Jennar
Les civilisations ne meurent pas assassinées : elles se suicident.
Voilà ce que j’ ai vu …
Le Recours aux forêts : La tentation de Démocrite
Michel Onfray
Galilée 2009.
Démocrite fut dans la Grèce antique un philosophe matérialiste fêté, qui parcourut le monde. Lors de son périple jusqu’en Inde, il a constaté la vilenie des hommes, à la suite de quoi il fit construire une petite cabane au fond de son jardin pour y finir en sage le restant de ses jours. Je nomme tentation de Démocrite et recours au forêt ce mouvement de repli sur son âme dans un monde détestable.
Le monde d’avant-hier, c’est celui d’aujourd’hui, ce sera aussi celui de demain : les intrigues politiques, les calamités de la guerre, les jeux de pouvoir, la stratégie cynique des puissants, l’enchaînement des trahisons, la complicité de la plupart des philosophes, les gens de Dieu qui se révèlent gens du Diable, la mécanique des passions tristes — envie, jalousie, haine, ressentiment le triomphe de l’injustice, le règne de la critique médiocre, la domination des renégats, le sang, les crimes, le meurtre…
Le repli sur son âme consiste à retrouver le sens de la terre, autrement dit, à se réconcilier avec l’essentiel : le mouvement des astres, la logique de la course des planètes, la coïncidence avec les éléments, le rythme des saisons qui apprennent à bien mourir, l’inscription de son destin dans la nécessité de la nature. Fatigué des misères de ce temps qui sont les ancestrales souffrances du monde, il faut planter un chêne, le regarder pousser, débiter ses planches, les voir sécher et s’en faire un cercueil dans lequel on ira prendre sa place dans la terre, c’est-à-dire dans le cosmos.
Des croque-mort riches de leur détroussage légal
Des notaires, des assureurs, des marchands de bien, des huissiers, des banquiers plus voleurs que le dernier des voleurs …
Voilà ce que j’ai vu
Et je n’ai plus envie de voir çà …
L’hôpital public entre les mains des assureurs et des financiers
La santé, l’hôpital public : un marché immensément juteux pour les compagnies d’assurances et autres sympathiques financiers ! Une super société qui se profile à l’horizon avec nos "amis des assurances" et leurs amis aux commandes qui leur donnent un bon coup de main … !
Un article d’André Grimaldi sur le Monde Diplomatique :
… ainsi pourra naître un nouveau système de santé, véritable coproduction franco-américaine ayant gardé du système français la CMU et le financement des cas les plus graves par la collectivité, et ayant pris au système américain la gestion par les assureurs privés du marché rentable de la santé : un cauchemar pour les médecins et pour les malades, un rêve pour les assureurs et les « nouveaux manageurs ».
Traitement de choc pour tuer l’hôpital public
L’hôpital malade de la rentabilité
André Grimaldi
Fayard (avril 2009).
L’hôpital va mal. Il va mal parce que la société va mal. Et notre société va mal parce que les valeurs collectives sont ébranlées par deux processus simultanés: la technicisation qui libère l’homme de la nature, mais peut le rendre esclave de la technique; la marchandisation qui transforme tout, y compris les rapports humains les plus essentiels, ceux qui engagent la vie et la mort, en un simple commerce. Enfant des CHU, André Grimaldi ne se résigne pas au renversement des valeurs actuelles qui font du médecin un producteur de soins, du malade un consommateur, de la médecine une affaire. Médecin salarié convaincu que l’application du "juste soin au juste coût" exigée par son éthique professionnelle s’accompagne mal des conflits d’intérêts, l’auteur critique les réformes mises en oeuvre qui visent à faire de la santé une marchandise comme les autres et de l’hôpital une entreprise : la tarification à l’activité dite "T2A" qui pousse les médecins à multiplier les actes rentables, le numerus clausus qui a conduit à la pénurie médicale actuelle et à l’importation de médecins étrangers, le développement de consortiums de cliniques privées commerciales, l’arrivée des assureurs privés sur le "marché de la santé". Quel monde allons-nous laisser à notre jeunesse? A partir de son expérience personnelle, le professeur Grimaldi nous livre de nombreux exemples de cette déshumanisation à l’œuvre dans le service public, très souvent des cas ubuesques qui défient le bon sens. Une autre voie est pourtant possible: un système basé sur la solidarité faisant coexister un service public et un secteur privé à but non lucratif.
André Grimaldi, chef de service à la Pitié-Salpêtrière, est connu pour son engagement contre la réforme actuelle de l’hôpital ; il est l’instigateur de l’appel du 18 juin 2008 pour sauver l’hôpital public (www.appel-sauver-hopital.fr). Diabétologue, il travaille sur les complications du diabète et sur l’éducation thérapeutique du patient.