Transnationales Idéologie du gratuit CC
Le système des Creative commons se présente avec une philosophie du gratuit en utlisant des notions comme celle de partage, de créativité, …
On retrouve cette même idéologie du gratuit avec le site de Libération qui présente son blog photo (http://photos.blogs.liberation.fr/, alimenté gratuitement par des photographes amateurs, photos que Libération s’autorise à utiliser gratuitement!) comme un espace de liberté, de convivialité où l’internaute peut laisser libre cours à son imaginaire, son originalité , son plaisir …
On nous sert un univers de libre circulation des oeuvres, de partage, de liberté, de vie culturelle intensive entre membres de communautés virtuelles …
A qui profite cet “eldorado” aussi “convivial” ?
A qui profite l’approvisionnement par la foule des plates formes de photos, vidéos, musique…?
Aux auteurs ? Ou, avant tout aux groupes industriels qui possèdent ces plates formes de ” gratuité ” ?
La captation industrielle des oeuvres, via internet, est désinteressée ? Ne serait ce pas plutôt le principe d’intérêt financier qui prime dans toute cette salade de “partage en ligne” ! Intérêt qui se masquerait avec les concepts de gratuité et de liberté, et qui se masquerait d’autant plus que les enjeux financiers sont importants, les subterfuges étant proportionnels aux possibilités de faire des profits pour les multinationales !
“L’esprit des licences Creative Commons correspond à la philosophie de Virgin.” Groupe Virgin. Source: http://www.ecrans.fr/Creative-Commons-poursuivi,2203.html.
Campagne de publicité de “Virgin Mobile Australia” avec une photo amateur Flickr (en creative commons) d’une adolescente de 15 ans :
http://www.smh.com.au/news/technology/virgin-sued-over-photo/2007/09/21/1189881735928.html
http://www.yannicklejeune.com/2007/09/alison-chang-co.html
Le groupe Yahoo rachète Flickr (Société canadienne Ludicorp)
“Beaucoup de ces services reposent, au moins en partie, sur des services indépendants que Yahoo! a acquis au fil du temps – tel que l’hébergeur GeoCities, eGroups ou Rocketmail. Beaucoup de ces acquisitions sont controversées et peu populaires auprès de certains utilisateurs, Yahoo! modifiant les termes du service. La société prétend par exemple posséder des droits intellectuels sur le contenu des serveurs, ce que les anciennes sociétés ne faisaient pas …
En février 2008, Microsoft annonce son intention de racheter Yahoo pour 44 milliards de dollars…”
http://fr.wikipedia.org/wiki/OohaY!
Gratuit ! Du déploiement de l’économie numérique
Olivier Bomsel
Folio Actuel (mars 2007).
Jamais la gratuité n’a été aussi présente, vantée et disputée qu’à l’ère numérique. Ce phénomène historique et économique singulier est souvent identifié à la baisse continue des coûts de traitement et de transport de l’information. Or il consiste avant tout dans les ” effets de réseau ” : grâce à l’extension du champ du codage binaire, les innovations numériques (Internet, moteurs de recherche, téléphones mobiles, moyens de paiement électroniques, télévision, etc.) voient leur utilité croître avec le nombre d’utilisateurs. Il faut donc conquérir le plus rapidement possible, par des subventions habilement choisies et créatrices d’irréversibilités, une masse critique d’utilisateurs. Résultat ? Des transferts mais aussi des rentes, des conflits d’intérêts ; on ne propose plus du ” moins cher ” comme au temps du fordisme et de sa concurrence par les coûts, mais du gratuit, catalyseur de déploiement ; grâce à cela, des monopoles émergent, avec la domination de Microsoft, le succès de Google, le déploiement de la téléphonie mobile ou des réseaux peer-to-peer… Arme économique redoutable, le gratuit n’est plus une subversion collective, mais un outil privé au service des entreprises. Ses mécanismes sont plus subtils, plus violents, plus contestables que les promesses qui les entourent. Qui a intérêt à donner ? Comment les transferts s’opèrent-ils ? Dans quels buts, au bénéfice de qui, en quête de quels effets ?
Olivier Bomsel est ingénieur civil des Mines et professeur d’économie industrielle à l’Ecole des mines de Paris. Il dirige au Cerna, le laboratoire d’économie industrielle de l’Ecole des mines, les travaux de recherche sur l’économie numérique.
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