Le modèle social porté par les transnationales de l’image
Le critère pour définir la plupart des firmes de type transnationales (ou multinationales, le choix du terme " transnationale " est là pour indiquer que ces firmes ont bien une base nationale, qu' elles ont un siège social dans un pays donné) est celui de la structure oraganisationnelle de la firme, de sa stratégie et la planification, qui sont conçues à l'échelle de la planète. Ces firmes transcendent les frontières nationales, elles dépassent le cadre de l'Etat-nation et vise une mondialisation de l'économie.
Parmi les raisons qui poussent les firmes à délocaliser leur production par le rachat, le contrôle ou la création de filiales à l'étranger, il y a :
- la contrainte d'approvisionnement.
- le contrôle de la distribution, la maîtrise de l'exploitation des ressources.
- la volonté d' être dans la diversité géographique, cela permet de survoler les barrières protectionnistes et culturelles, de profiter des paradis fiscaux, de réduire les risques politiques.
[Notes de cours sur une fiche bristol retrouvé dans mes paperasses, cours avec A Mattelart -milieu des années 80-].
Plus récent, un entretien sur le site lecourrier.ch avec Juan Hernández Zubizarreta sur le pouvoir des entreprises transnationales et les pistes de résistance, extraits :
Leur point commun est l’utilisation de toutes les sortes de stratégies et de techniques que leur offre la globalisation pour se soustraire à leurs responsabilités. La mondialisation a rompu l’unité de l’espace et du temps, créant un environnement où les transnationales se meuvent comme des poissons dans l’eau. Avec leurs structures tentaculaires, elles multiplient les stratagèmes pour optimiser leurs flux et leurs intérêts.
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Pourquoi l’Union européenne refuse-t-elle de se donner des standards minimaux?
Il y a une pleine complicité entre les gouvernements et les STN [Sociétés Transnationales]. Il y a une identification commune d’intérêts qui va au-delà du simple lobbying. Il ne faut pas oublier que ce sont des vases communicants! Plusieurs ministres de Mariano Rajoy [Espagne] proviennent des conseils d’administration des STN. Ils y retourneront un jour, accompagnés d’autres ex-ministres… dirigeants du public et du privés sont constamment en contact, aucune politique n’est décidée sans consultation. La première réunion d’un premier ministre espagnol élu, c’est avec les patrons de l’IBEX 35 (plus grosses sociétés cotées à Madrid, ndlr). C’est là que se décident les procédures de consultation et même la composition du gouvernement. En retour, les partis sont largement arrosés pour mener de fastueuses campagnes électorales. Comment expliquer autrement qu’aujourd’hui, en 2013, il y ait encore des paradis fiscaux?…
ces entreprises sont extrêmement voraces, leur but est de faire un maximum de profit dans le moins de temps possible. De plus, elles bénéficient d’une protection juridique inversement proportionnelle à l’appareil juridique censé les limiter.
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Juridiquement, on a la tête à l’envers [difficile de ne pas penser à un rapport sur les microstocks]
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Non seulement ces entreprises créent peu d’emplois mais surtout, étant très mobiles, elles licencient très facilement. Elles ne laissent tomber que des miettes.
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Ce qui est clair, touchant aux transnationales de l'image, notamment de type "microstock" (vente de biens symboliques à tarifs cassés, à l'échelle de la planète, en méprisant les lois des Etats, comme par exemple le code de la propriété intellectuelle), c'est qu'internet est l'outil idéal pour la transnationalisation de cette épicerie, de ce commerce qui écrase sans complexe le "législatif local", commerce qui porte avec lui un "modèle social" (un modèle anti-social) : celui du dumping et de la casse des droits des producteurs de biens symboliques, modèle qui, par extension, par contamination, est celui de la casse de tous les droits sociaux.
Le modèle "social" des transnationales de l'image : des miettes pour les auteurs, le tout : sans droit à la sécu et à la retraite, rien !
Auteurs de tous les pays unissez-vous au lieu de déposer vos oeuvres chez les financiers ! Ne déposez plus rien, virez vos fichiers.
Créons une internationale des auteurs ! Rien à attendre des commissions Lescure (Code de bonne conduite -et ta soeur!-), CSPLA (Rester quant même vigilant -ben voyons!-) et autres gugusseries de salon !
Une photothèque internationale d'auteurs, entre les mains des auteurs !