Economie numérique
Sur le monde.fr, ce matin, je tombe (lecture du Monde en ligne : ma prière matinale avec un café-chicorée à 60% de chicorée ou de l’arabica bio quant les finances sont au beau fixe) sur une histoire de "feuille de route numérique" du gouvernement :
La fiscalité numérique. "La mise en place de mesures spécifiques en droit national" pour "combattre l’évasion fiscale pratiquée" par certains grands acteurs du Web (encore une fois, Google et Yahoo! pour ne citer qu’eux, qui ne sont pas nommés). La plupart des grandes compagnies numériques américaines ont leur siège en Irlande où la fiscalité est moins lourde qu’ailleurs. "… la fiscalité actuelle n’est pas du tout adaptée à l’économie numérique" ….
et un peu plus loin : … appliquer le principe du "prédateur payeur", c’est-à-dire qu’une entreprise adoptant des "comportements non conformes" serait assujettie à des taxes. Article intégral.
Au sujet des comportements "non conformes" j’espère que les sociétés de type "microstocks" (vente de photos, de graphismes, de clips vidéos, en ligne, en "libre de droits" -violation du Code de la propriété intellectuelle- et à tarifs cassés -dumping social exacerbé, système violent (1) de précarisation des auteurs-, ne vont pas être oubliées, le "non conforme" est explicite, il est flagrant, c’est une montagne ! Une montagne qui écrase les auteurs !
Quant à Google (et autres moteurs) qui me pompe de manière systématique mes photographies quant je les mets en ligne sur ma photothèque, pompage sans me demander mon avis, je demande à toucher des "droits de copie" (ou un truc dans le genre), réaliser des photographies entièrement à mes frais, je ne le fais pas pour alimenter des photothèques de multinationales. J’ai cru comprendre qu’un organisme comme la sacem avait passé un accord avec des systèmes de diffusion comme Daily motion et autres you tube afin de récupérer des sous et de les répartir aux auteurs de musique, pourquoi n’y a t’il rien pour les auteurs de photographies et graphismes ?
(1) la violence du calme comme dirait Viviane Forrester.
Nous vivons au sein d’un leurre magistral, d’un monde disparu que des politiques artificielles prétendent perpétuer. Nos concepts du travail et par là du chômage, autour desquels la politique se joue (ou prétend se jouer) n’ont plus de substance : des millions de vies sont ravagées, des destins sont anéantis par cet anachronisme. L’imposture générale continue d’imposer les systèmes d’une société périmée afin que passe inaperçue une nouvelle forme de civilisation qui déjà pointe, où seul un très faible pourcentage de la population terrestre trouvera des fonctions. L’extinction du travail passe pour une simple éclipse alors que, pour la première fois dans l’Histoire, l’ensemble des êtres humains est de moins en moins nécessaire au petit nombre qui façonne l’économie et détient le pouvoir. Nous découvrons qu’au-delà de l’exploitation des hommes, il y avait pire, et que, devant le fait de n’être plus même exploitable, la foule des hommes tenus pour superflus peut trembler, et chaque homme dans cette foule. De l’exploitation à l’exclusion, de l’exclusion à l’élimination… ? L’horreur économique, Viviane Forrester, Fayard 1996 et en poche.