“Assainir” le marché photographique
"Assainir" : rendre sain, désinfecter (Petit Larousse illustré).
Le marché de l’image était "malsain" et "infecté" depuis des décennies, il était entre les mains de pros dont la majorité vivotait au mieux au niveau du smic …, ils y en avaient même qui étaient préoccupés par leurs droits d’auteur !
Puis arriva le temps béni (pour les affairistes) de l’assainissement, le temps des nettoyeurs, le temps des microstocks avec leurs images bien salubres de jeunes bien propres sur eux et souriants, leur mission : désinfecter le marché en vendant à prix hyper cassé, tout en s’asseyant sur le Code de la propriété intellectuelle, et en évitant au maximum de payer des charges sociales et des impôts via des sièges sociaux au-delà de l’Atlantique…
Quelle "belle mission" ! Quel "magnifique modèle" économique ! De la startup qui nettoie l’économie ! Quelle "superbe innovation" !
Celle de la régression sociale pure et dure ! Celle de la remise en cause extrémiste des droits des auteurs (droits qui ont mis plusieurs siècles à s’installer), celle du dumping social poussé à son paroxysme !
Les microstocks (vente au kilo de photos à prix cassés) c’est le retour à l’ animalité sociale, à la loi du plus gros gourdin, celle des financiers ! On a vu en septembre 2008 où ce genre de "modèle" conduisait …
L’ultra-libéralisme avance masqué avec un discours de type cyber-marketing. Ce que cache ce discours :
la liberté d’ "assainir" en précarisant des professionnels et en supprimant des centaines d’emplois, tout en surexploitant les personnes qui se font avoir par le discours des cyber-nettoyeurs.
Le modèle économique des microstocks c’est celui de la casse sociale (envoi des pros au RSA) !
S’il y a quelque chose à "assainir", c’est bien le "modèle économique" propagé par les microstocks, système qui ne profite qu’ à un noyau de financiers!
Et c’est ainsi qu’au lieu d’un paradis je découvris l’aride désert du commerce. Je n’y aperçus que de la bêtise, sauf en ce qui concerne les affaires. Je ne rencontrai personne de propre, de noble et de vivant…Tout ce que je trouvai fut un égoïsme monstrueux, sans coeur, et un matérialisme grossier et glouton, aussi pratiqué que pratique. Jack London, Le Talon de fer.
Suite : voir post suivant "Trophée de l’ACSEL…" rubrique Piou Piou
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